Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a promis ce mardi à son homologue ukrainien, Oleksiï Reznikov, 12 canons Caesar de 155 mm, en plus des 18 déjà livrés. Ils seront « financés dans le cadre du fonds de soutien de 200 millions d’euros » mis en place par la France.
Sébastien Lecornu a par ailleurs annoncé l’envoi de 150 militaires français en Pologne pour aider à la formation de 600 soldats ukrainiens par mois. Une première.
Il n’a en revanche rien dévoilé sur les éventuelles réponses françaises aux demandes ukrainiennes en matière d’avions de chasse. « Donnez-nous les avions, donnez-nous les ailes de notre victoire », a encore réclamé ce mardi Rouslan Stefantchouk, le président de la Rada, le Parlement ukrainien, alors qu’il était invité à s’exprimer devant les députés français, à l’Assemblée nationale. L’Ukraine espère notamment l’envoi de Mirage 2000 français. « Rien n’est interdit par principe », a seulement indiqué lundi Emmanuel Macron, interrogé sur cette possibilité.
En début de soirée, Emmanuel Macron recevait à l’Élysée les ministres ukrainiens Rouslan Stefantchouk et Oleksiy Reznikov. L’occasion, peut-être, de leur dévoiler ses projets concernant l’envoi de Mirage 2000.
D’autres armes occidentales arrivent

L’Ukraine a reçu d’autres bonnes nouvelles, ce mardi, venues d’autres pays. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a affirmé que son pays allait recevoir dans les prochains mois « entre 120 et 140 » chars lourds occidentaux. Il s’agit de Leopard 2 de conception allemande, de Challenger 2 britanniques et d’Abrams américains.
En fin de journée, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a confirmé la tenue d’un sommet entre l’Ukraine et l’Union européenne vendredi à Kiev.
Par ailleurs, le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé qu’il allait « parler » avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, notamment des avions de combat et des missiles à longue portée. Lundi, Joe Biden a sèchement exclu de fournir à l’Ukraine des avions américains de combat F-16.
De son côté, un vice-ministre de la Défense polonais, Wojciech Skurkiewicz, a assuré que « pour le moment, il n’y a[vait] pas de discussion officielle sur le transfert des F-16 » polonais à l’Ukraine.
Des rappels à la loi

Les États-Unis ont par ailleurs accusé la Russie de ne pas respecter le traité New Start, dernier accord de désarmement nucléaire les liant. La diplomatie américaine a reproché à Moscou d’avoir suspendu des inspections et annulé des pourparlers prévus dans le cadre de cet accord, sans pour autant l’accuser d’avoir étendu son arsenal nucléaire au-delà des limites convenues.
Enfin, l’ONG Human Rights Watch a mis en garde l’Ukraine contre « l’usage apparent » par ses forces armées de mines antipersonnel interdites, lors de la bataille pour libérer Izioum, dans l’Est. « L’Ukraine devrait enquêter sur l’usage apparent par son armée de milliers de mines antipersonnel disséminées par des roquettes dans et autour de la ville d’Izioum lorsque les forces russes occupaient la zone », a écrit HRW, tout en rappelant que les forces russes de leur côté ont utilisé des mines antipersonnel dans de nombreuses régions d’Ukraine.
Pologne et pays baltes opposés à la présence de Russes et Biélorusses aux JO de Paris
Les pays baltes et la Pologne ont appuyé mardi la demande de l’Ukraine d’une exclusion totale de tous les athlètes russes et biélorusses des Jeux Olympiques (JO) de Paris, mettant dans l’embarras le Comité international olympique (CIO), qui travaille à leur réintégration sous bannière neutre.

« La décision d’autoriser Russes et Biélorusses à participer aux prochains Jeux est immorale et erronée », a déclaré le ministre letton des affaires étrangères, Edgars Rinkevics, en marge d’une réunion avec ses homologues polonais, estonien et lituanien. Par la voix de son président Zorzs Tikmer, le comité olympique letton a déjà menacé de boycotter les JO : « La Lettonie ne participera pas aux Jeux aux côtés du pays agresseur », a-t-il lancé.
La Lettonie s’est donc alignée sur la position de Kiev, qui a multiplié les condamnations véhémentes depuis que le CIO a proposé mercredi une feuille de route pour organiser le retour des sportifs bannis sous drapeau neutre, à condition qu’ils n’aient « pas activement soutenu la guerre en Ukraine ».
Mardi soir, l’instance internationale a publié un très sobre communiqué pour rappeler sa position : « Les sanctions contre les Etats et les gouvernements Russe et Biélorusse ne sont pas négociables », répète le CIO, qui cite l’interdiction d’organiser des événements sportifs dans ces deux pays, l’interdiction de leurs hymnes et drapeaux sur toutes les compétitions, et le bannissement des représentants des deux gouvernements de toute manifestation sportive.
La tenue d’un sommet Ukraine-Union européenne à Kiev confirmée

Le premier ministre ukrainien a confirmé mardi la tenue d’un sommet Ukraine-Union européenne vendredi à Kiev, soit un jour après des « consultations intergouvernementales » entre Kiev et la Commission européenne qui auront lieu « pour la première fois de notre histoire ».
« Le fait que ce sommet se tienne à Kiev est un signal fort adressé tant aux partenaires qu’aux ennemis », a déclaré Denys Chmyhal lors d’une réunion gouvernementale, disant « attendre du sommet une évaluation intermédiaire positive de nos efforts pour l’intégration européenne ».