Un bombardement nocturne sur un élevage de volailles dans la région ukrainienne occupée de Lougansk a fait au moins cinq morts et 19 blessés, ont affirmé ce mercredi les autorités russes, accusant l’armée ukrainienne d’avoir mené cette frappe. «Le bombardement du village de Karpaty (situé à 35 kilomètres à l’ouest de Lougansk, NDLR) par des groupes armés ukrainiens (…) a fait 24 victimes – cinq tués et 19 blessés – et selon des informations préliminaires a été mené avec des systèmes (américains) HIMARS », a indiqué sur Telegram le Centre de contrôle russe de la situation sécuritaire dans la région de Lougansk.
L’élevage de volailles et un site où vivaient temporairement des ouvriers ont été endommagés, selon cette même source, qui ne précise pas si les victimes sont des militaires ou des civils. Mais dans un premier bilan, publié quelques heures plus tôt, elle avait indiqué que quatre ouvriers avaient été tués. «L’ennemi a tiré quatre roquettes», a-t-elle affirmé.
Le dernier navire ukrainien détruit

La Russie a revendiqué ce mercredi la destruction à Odessa (sud de l’Ukraine) d’un navire de débarquement, le « Iouri Olefirenko », présenté par Moscou comme le « dernier » bâtiment de guerre de la marine ukrainienne encore opérationnel.
« Le 29 (mai), à la suite d’une frappe d’armes de haute précision des forces aérospatiales russes sur la zone d’amarrage de bateaux militaires dans le port d’Odessa, le dernier navire de guerre de la marine ukrainienne, le « Iouri Olefirenko », a été détruit », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
L’AFP n’était pas en mesure de confirmer cette revendication de source indépendante. La marine militaire ukrainienne n’a pas réagi pour l’heure.
Le « Iouri Olefirenko » est un navire permettant le débarquement de troupes. Connu anciennement sous le nom de « Kirovograd », il a été renommé en 2016 en l’honneur d’un officier ukrainien tué en 2015 près de la ville de Marioupol (sud-est).
En juin 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait décoré son équipage pour son « héroïsme » lors de la défense du pays face à l’offensive massive de l’armée russe.
Les insultes de Prigojine

Après l’attaque de drones ayant visé Moscou mardi 30 mai à l’aube -attaque que Washington dit ne pas soutenir- , le sulfureux patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, s’en est violemment pris au ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram, et traduite par nos confrères de CNN.
«Vous êtes le ministère de la Défense. Vous n’avez rien fait pour éradiquer cela. (…) Pourquoi diable autorisez-vous ces drones à frapper Moscou?», s’est insurgé Evguéni Prigojine, dont la milice est engagée sur le front à l’est de l’Ukraine. «Concernant les drones qui survolent Moscou, vous, les animaux puants, que faites-vous? Vous êtes des porcs! Levez vos culs des bureaux dans lesquels vous avez été mis pour défendre ce pays!», a-t-il également lancé.
Macron, l’Otan et Poutine
Dans un discours prononcé à Bratislava , à la veille d’un sommet de la Communauté politique européenne à Chisinau réunissant 47 pays, Emmanuel Macron a déclaré qu’ « il nous faut aujourd’hui aider l’Ukraine par tous les moyens pour mener une contre-offensive efficace ».

Le président français a affirmé que les Occidentaux devaient fournir « des garanties de sécurité tangibles et crédibles à l’Ukraine », en étant « beaucoup plus ambitieux » que jusqu’à présent.
« Ce sera l’objet des discussions collectives dans les prochaines semaines », d’ici au sommet de l’OTAN en juillet à Vilnius. Selon Emmanuel Macron, l’Ukraine « aujourd’hui protège l’Europe », et elle est « dotée de tellement d’armements » qu’il est dans l’intérêt de l’Occident « qu’elle ait des garanties de sécurité crédibles avec nous dans un cadre multilatéral ».
IL a également affirmé qu’une Europe de la défense, « pilier européen au sein de l’OTAN », était « indispensable » pour être crédibles dans la durée, appelant les Européens à se doter d’une « capacité de frappe dans la profondeur » et à « acheter des armes européennes ».
« C’est à nous, Européens, dans l’avenir d’avoir notre propre capacité à nous défendre et à gérer nos voisinages », a dit Emmanuel Macron. « Notre géographie ne changera pas », « la Russie restera la Russie avec les mêmes frontières », et « il nous faut bâtir un espace » qui « nous permette de cohabiter de la manière la plus pacifique, sans naïveté aucune, avec la Russie de demain », a-t-il plaidé.
Evacuation d’enfants

Les autorités russes ont annoncé ce mercredi avoir commencé l’évacuation des enfants de certaines zones frontalières de l’Ukraine, intensivement bombardées depuis plusieurs jours, s’alarmant d’une « détérioration de la situation ». « A partir d’aujourd’hui, nous faisons sortir nos enfants des districts de Chebekinski et de Graïvoronski », a déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod où se trouvent ces deux zones.
« Aujourd’hui, un premier groupe de 300 enfants va être envoyé à Voronej », ville située à quelque 250 kilomètres au nord-est, donc plus loin de la frontière ukrainienne.