Les préparatifs pour une contre-offensive ukrainienne sont terminés, mais les pertes en vies humaines pourraient être lourdes à cause de la supériorité aérienne russe, a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans une interview publiée samedi par le Wall Street Journal, il a déclaré : «À mon avis, à partir d’aujourd’hui, nous sommes prêts (…) Nous croyons fermement que nous allons réussir», a-t-il ajouté, précisant qu’il ne savait pas «combien de temps cela prendra».
Il a toutefois prévenu que l’offensive serait «dangereuse» sans une aide occidentale accrue pour contrer les attaques aériennes russes. «Tout le monde sait qu’une contre-offensive sans supériorité aérienne est très dangereuse», a ajouté le président ukrainien.
Une seule arme, le système de missiles sol-air américain Patriot, peut protéger le ciel ukrainien, a-t-il ajouté, demandant que davantage d’armes de ce type soient livrées à son pays. «Une arme prive la Russie de sa capacité à intimider des dizaines de millions de personnes : les missiles Patriot», a-t-il déclaré.
Dans la perspective du sommet de l’Otan qui se tiendra à Vilnius en Lituanie, le mois prochain, il a admis avoir compris qu’il n’était pas possible pour son pays de rejoindre l’Alliance Atlantique pendant l’invasion russe. «Nous ne voulons pas être membre de l’Otan pendant la guerre», a-t-il assuré. «Il est trop tard. Mais dites-moi combien de vies vaut une phrase au sommet de Vilnius ?»

«Si nous ne sommes pas reconnus et si nous ne recevons pas un signal à Vilnius» (en vue d’une possible et future adhésion, ndlr) «je pense qu’il est inutile que l’Ukraine participe à ce sommet», a-t-il estimé.
Sans les Abrams
Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, est arrivé en France hier soir pour participer aux cérémonies du 79e anniversaire du Débarquement. Il a rappelé que si l’entraînement des forces ukrainiennes sur les chars M1 Abrams avait commencé, ils ne seront pas prêts à temps pour la contre-offensive lancée par Kiev. Il a ajouté : « Tout le monde reconnaît que l’Ukraine a besoin d’une armée de l’air modernisée. Cela va prendre un temps considérable. »

Plan de paix indonésien
Le ministre de la Défense indonésien Prabowo Subianto a proposé ce samedi un plan pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine lors d’une conférence sur la défense et la sécurité à Singapour, une initiative immédiatement rejetée par Kiev et critiquée par plusieurs participants. «J’appelle la Russie et l’Ukraine à s’engager à cesser immédiatement toutes hostilités», a-t-il déclaré, soulignant que les économies et l’approvisionnement en nourriture des pays d’Asie étaient durement affectés par ce conflit.

Le ministre a proposé un cessez-le-feu «sur les positions actuelles», des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l’Onu. Il a aussi suggéré à terme un «référendum dans les zones disputées» organisé par les Nations unies, lors de son discours devant la Conférence Shangri-La Dialogue sur la défense et sécurité en Asie-Pacifique. «L’Indonésie est prête à contribuer en envoyant des unités pour une potentielle opération de maintien de la paix de l’Onu», a-t-il ajouté.
Lez ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, participant à la réunion, a catégoriquement rejeté la proposition indonésienne. « Cela ressemble à un plan russe, pas à un plan indonésien », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas besoin que ce médiateur vienne à nous (avec) cet étrange plan. »
Wagner à Belgorod ?
De nouveaux bombardements ukrainiens sur la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, ont fait ce samedi au moins deux morts et deux blessés, a affirmé sur Telegram le gouverneur de ce territoire touché ces derniers jours par des tirs nourris.
Le patron du groupe paramilitaire Wagner a assuré qu’il était prêt à envoyer ses unités défendre la région russe de Belgorod.
« Si le ministère (russe) de la Défense n’arrête pas ce qui est en train de se passer dans la région de Belgorod (…) où des territoires russes sont dans les faits en train d’être capturés, alors évidemment on arrivera », a indiqué Evgueni Prigojine.
