Le ministère russe de la Défense a publié ce mardi une image montrant Viktor Sokolov, commandant de la flotte en mer Noire, en train de participer à une visioconférence, alors que l’Ukraine avait affirmé l’avoir tué.
Sur la photo, le responsable apparaît sur un grand écran, aux côtés d’autres hauts responsables militaires participant à une réunion présidée par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de l’officier, indique que cette réunion a eu lieu ce mardi.
L’officier paraît avoir un grand coussin ou fauteuil blanc dans son dos.

Dans une vidéo diffusée plus tard, le commandant apparaît à l’image à plusieurs reprises, sans s’exprimer.
L’Ukraine a frappé vendredi avec des missiles le siège de la flotte russe de la mer Noire, à Sébastopol, ville de Crimée annexée par la Russie. Lundi, l’armée ukrainienne a affirmé que parmi la trentaine d’officiers tués dans la frappe, se trouvait le commandant Sokolov.
La Russie, qui ne donne presque jamais d’informations sur ses pertes militaires, n’a de son côté donné qu’un bilan d’une personne disparue dans la foulée du bombardement.
Moscou n’a pas commenté cette revendication, le Kremlin restant très vague mardi sur le sort du commandant.
« Il n’y aucune information à ce sujet provenant du ministère de la Défense », a indiqué à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe,
« Nous n’avons rien à dire », a-t-il ajouté, renvoyant vers le ministère de la Défense.
Les Abrams « brûleront »
Les chars américains Abrams livrés à Kiev « brûleront », a promis ce mardi le Kremlin, assurant que leur arrivée sur le champ de bataille « ne changerait pas le rapport de forces » entre les armées russe et ukrainienne.

« Les chars Abrams sont des armes sérieuses », a tout d’abord indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Ils brûleront aussi », a-t-il affirmé à la presse, en reprenant à son compte la mise en garde du président russe Vladimir Poutine au moment de la livraison des premiers chars Leopard à l’Ukraine.
« Tout cela ne peut en aucun cas affecter l’essence de l’+opération militaire spéciale », pas plus que « son résultat », a assuré M. Peskov. Et d’ajouter: « Il n’y a pas (…) un type d’arme qui puisse changer le rapport de forces sur le champ de bataille ».
Selon lui, à travers ces nouvelles livraisons à Kiev, « les Américains continuent d’accroître leur implication directe dans ce conflit », mais l’armée russe réussit toutefois à « contrer » les attaques de l’armée ukrainienne.
38 drones russes
La Russie a attaqué l’Ukraine avec 38 drones Shahed au cours de la nuit, a indiqué mardi l’armée de l’air ukrainienne, affirmant que 26 de ces appareils avaient été abattus.

« Les lancements de 38 Shahed (…) ont été enregistrés », a écrit l’armée de l’air sur Telegram dans son rapport quotidien, précisant que les défenses ukrainiennes avaient détruit 26 de ces engins de fabrication iranienne.
La région d’Odessa (sud) fait partie des positions frappées dans la nuit par les forces russes, qui ont notamment visé le port d’Izmaïl.
L’assaut a duré deux heures, a écrit sur Telegram le gouverneur régional Oleg Kiper, affirmant que « la plupart des drones » avaient été abattus.
« Malheureusement, l’infrastructure portuaire a été touchée dans le district d’Izmail », a-t-il expliqué, déplorant par ailleurs deux chauffeurs de camion blessés dont un hospitalisé.
Un poste de contrôle et des entrepôts, de même qu’une trentaine de camions, ont été endommagés, a-t-il précisé.
Le port fluvial d’Izmaïl, situé sur le Danube à la frontière avec la Roumanie, pays membre de l’Otan, est devenu l’une des principales voies d’exportation des produits agricoles ukrainiens sur la mer Noire après l’abandon au mois de juillet de l’accord qui permettait à l’Ukraine de faire transiter librement sa production. Les assauts russes dans les régions méridionales d’Odessa et de Mykolaïv se sont multipliées depuis.
Villages russes sans électricité
Un drone ukrainien a frappé mardi une sous-station électrique de la région frontalière russe de Koursk, coupant le courant dans sept localités, a affirmé son gouverneur, un bombardement qui fait écho à ceux de la Russie contre les infrastructures de l’Ukraine.

« Dans la matinée, un drone ukrainien a lâché un engin explosif sur une sous-station électrique dans le village de Snagost, du district de Korenevsky. Sept localités ont été privées de courant », a écrit sur Telegram le gouverneur Roman Starovoït. Le petit village de Snagost se situe à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec l’Ukraine.
« Aucun habitant n’a été blessé », a précisé le gouverneur, ajoutant que les équipes travaillaient à rétablir le courant.
L’hiver dernier, la Russie avait lancé des attaques contre les infrastructures essentielles en Ukraine, privant régulièrement et à dessein de chauffage, d’eau et d’électricité des millions d’habitants.
L’Ukraine a elle entrepris avec ses drones et son artillerie d’attaquer des cibles en territoire russe, dans le cadre de sa contre-offensive pour libérer ses territoires occupés.
« Nous voyons que cette pratique de frappes au drone contre des infrastructures civiles continue », a constaté mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurant toutefois que la majorité de ces engins étaient « neutralisés ».
Zelensky et la corruption
C’est un coup de pression des Ukrainiens sur leur président, à travers une étude : 78% d’entre eux estiment que Volodymyr Zelensky est directement responsable de la corruption dans le pays. C’est l’enseignement d’un sondage mené par la Fondation pour les initiatives démocratiques et l’Institut sociologique international de Kiev.

Les personnes interrogées disent en substance : « Monsieur le président, faites votre travail ! Luttez contre la corruption ! Elle préoccupe de plus en plus les gens » affirme Petro Burkovskyi, sociologue et responsable de cette enquête.
D’après ce travail, les Ukrainiens ont toujours confiance dans le chef de l’Etat et ne le pensent pas complice. Néanmoins, la lutte contre la corruption est sa responsabilité et il n’en fait pas assez, selon la majorité des personnes sondées. Alors que des milliers de soldats se sacrifient pour défendre leur pays, les scandales ne sont plus audibles, selon Petro Burkovskyi.
« On a beaucoup d’hommes qui payent pour échapper à l’armée, pour échapper à la conscription : des milliers de cas » dit-il à Franceinfo