Au moins trois personnes, dont un militaire, ont été tuées lors de la chute de missiles russes sur des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire dans le centre de l’Ukraine samedi, a annoncé le gouverneur de Kirovograd.
« Neuf militaires ukrainiens ont été blessés et un soldat a été tué. Selon les informations préliminaires, deux gardiens d’une sous-station électrique ont été tués », a déclaré Andriy Raikovytch, chef de la région de Kirovograd, aux médias ukrainiens.
Les Russes poursuivent leurs bombardements sans relâche, notamment dans la région de Donetsk. La présidence ukrainienne y a recensé, vendredi, « cinq personnes tuées et dix blessés au cours des dernières vingt-quatre heures ». De nouveaux bombardements russes à Sloviansk ont aussi fait trois blessés et ont endommagé six immeubles ainsi que plusieurs maisons, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko.
Dans le Sud, selon Kiev, les forces russes bombardent des villages le long de la ligne de front dans la région de Kherson, où l’armée ukrainienne tente de récupérer les zones prises par Moscou dans la foulée du déclenchement de son invasion, à la fin du mois de février. Kiev a ainsi revendiqué avoir frappé une position russe près de la centrale nucléaire de Zaporijia, sous contrôle de Moscou, avec « un drone kamikaze ».
Missiles sur Odessa

Au lendemain de la signature par Kiev et Moscou d’un accord devant permettre la reprise des exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre, des missiles ruses ont visé, ce samedi, le port d’Odessa. Ils ont touché une usine de traitement de céréales a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouri Ihnat. « Le port d’Odessa a été bombardé, en particulier là où se déroulaient les processus d’expédition [de céréales]. Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché l’infrastructure portuaire où, de toute évidence, il y avait du grain », a-t-il ajouté.
Moscou a nié auprès d’Ankara toute implication dans ces frappes.
Pour Kiev, Vladimir Poutine a « craché au visage » de l’ONU et de la Turquie et il compromet la reprise de l’exportation des céréales. La Turquie s’est dite « préoccupée ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’il « condamnait sans équivoque » les attaques de missiles samedi contre le port ukrainien d’Odessa, lieu crucial pour la mise en œuvre de l’accord signé la veille
Josep Borrell a accusé la Russie d’avoir mené une attaque de missiles « répréhensible » sur le port ukrainien d’Odessa :« Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements », a écrit le chef de la diplomatie de l’Union européenne sur Twitter.
L’UA se félicite
L’Union africaine (UA) s’est « félicitée » ce samedi 23 juillet de l’accord signé entre la Russie et l’Ukraine pour débloquer les exportations de céréales. Pour l’institution, il s’agit d’un « développement bienvenu » pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.
Cet accord est « une réponse » à la visite, en juin, en Russie du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’UA, et de Moussa Faki, président de la commission de l’UA, qui avaient souligné auprès de Vladimir Poutine « l’urgence du retour des céréales d’Ukraine et de Russie sur les marchés mondiaux », souligne l’organisation dans un communiqué.
Deux Américains tués

Deux Américains sont morts dans le Donbass a confirmé à l’Agence France-Presse le département d’Etat, sans préciser s’il s’agissait bien de combattants.
Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, de nombreux volontaires étrangers, principalement européens, se sont rendus dans ce pays afin d’aider les forces de Kiev. Leur nombre exact est difficile à estimer. « Nous pouvons confirmer la mort récente de deux citoyens américains dans la région ukrainienne du Donbass », frontalière de la Russie, a déclaré un porte-parole, sans préciser la date et les circonstances de leur décès, ou les raisons de leur présence dans le pays.
Un peu d’humour…
En Bessarabie, dans l’extrême sud-ouest de l’Ukraine, il y a une histoire qui circule en ce moment le long des petits ports du Danube. Un roi, un homme d’affaires et un logisticien arrivent en enfer. Le diable leur dit qu’ils ont droit à un unique coup de téléphone payant. Le roi appelle sa reine pour choisir son dauphin. Coût de l’appel : un million de dollars. L’homme d’affaires appelle son adjoint et nomme son successeur. Coût de l’appel : un million de dollars. « Qui veux-tu appeler ? », demande, enfin, le diable au logisticien. « Le port », répond l’autre. Il appelle. « Est-ce qu’on a les wagons ? Et le navire, il est à l’heure ? Et les certificats ? Et le pilote de barge ? » Et ainsi de suite, avant de raccrocher. Le diable lui tend la note : un dollar. Le roi et l’homme d’affaires s’insurgent. Le diable répond : « Vous avez composé des numéros à l’international. Lui, il a passé un appel local, de l’enfer vers l’enfer. »
Les « pneus crevés » d’Orban

L’Union européenne doit adopter une nouvelle stratégie au sujet du conflit en Ukraine car les sanctions contre la Russie sont un échec, a déclaré ce samedi le premier ministre hongrois, Viktor Orban. « Une nouvelle stratégie est nécessaire qui devrait se concentrer sur des négociations de paix et l’élaboration d’une bonne proposition de paix (…) au lieu de vouloir gagner la guerre », a dit Viktor Orban dans un discours prononcé en Roumanie.
Le premier ministre hongrois, réélu en avril pour un quatrième mandat consécutif, a détaillé ce qui constitue selon lui les quatre hypothèses fondant la stratégie occidentale : que l’Ukraine peut gagner la guerre contre la Russie avec des armes fournies par l’OTAN, que des sanctions affaibliraient la Russie et déstabiliseraient ses dirigeants, que des sanctions affecteraient davantage la Russie que l’Europe, et que le monde soutiendrait l’Europe.
Pour Viktor Orban, cette stratégie a échoué car les gouvernements en Europe s’effondrent « comme des dominos » et les prix de l’énergie se sont envolés. « Nous sommes assis dans une voiture dont les quatre pneus sont crevés : il est absolument évident que la guerre ne peut pas être gagnée de cette manière », a-t-il dit. L’Ukraine ne pourra jamais gagner la guerre de cette façon « tout simplement parce que l’armée russe est en situation de domination asymétrique », a insisté le premier ministre hongrois, qui s’est déjà opposé ces derniers mois à tout embargo européen sur le gaz russe susceptible de nuire à l’économie de son pays.