Trois personnes ont été tuées et cinq autres blessées par des tirs de mortier des forces russes contre un car servant à des évacuations dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré la porte-parole du commandement sud de l’armée ukrainienne, Natalia Houmeniouk. L’attaque a eu lieu lundi alors que le bus se déplaçait entre Starossillia, un village sous contrôle russe, et la ville de Kryvy Rih, tenue par les forces ukrainiennes.
Selon M. Houmeniouk, le véhicule a essuyé des tirs de mortier près du village de Dovhove
Moscou : les Etats-Unis « impliqués »
La Russie a affirmé ce mardi que les États-Unis, première puissance militaire mondiale, étaient directement impliqués dans le conflit en Ukraine, car les services de renseignement américains approuvent et coordonnent les frappes de lance-roquettes multiples américains HIMARS par les forces ukrainiennes.

Le chef adjoint des renseignements militaires ukrainiens, Vadym Skibitsky, avait en effet déclaré au journal britannique The Telegraph que Washington coordonnait ces frappes, grâce à « une excellente imagerie satellite » et « les informations en temps réel » dont dispose Washington. M. Skibitsky avait ajouté que Washington disposait d’un droit de veto effectif sur les cibles visées, tout en précisant que les responsables américains ne fournissaient pas d’informations directes sur les cibles.
« Tout cela prouve indéniablement que Washington, contrairement aux affirmations de la Maison blanche et du Pentagone, est directement impliqué dans le conflit en Ukraine », a déclaré le ministère de la défense russe dans un communiqué.
140 000 bâtiments résidentiels détruits
Selon le ministère de la défense ukrainien, au moins 140 000 bâtiments résidentiels ont été détruits ou endommagés dans le pays depuis le début de l’invasion russe, le 24 février. Le nombre d’Ukrainiens qui se trouvent sans domicile dépasse ainsi 3,5 millions.
Outre les frappes sur les villes éloignées du front, de nombreux responsables politiques et militaires ukrainiens accusent la Russie de destruction presque totale de plusieurs villes dans le Donbass ; des accusations corroborées par des images diffusées sur les réseaux sociaux, notamment de Marioupol, Severodonetsk ou Lyssytchansk.
Le régiment Azov « terroriste »
La Cour suprême russe a classé ce mardi le régiment ukrainien Azov, célèbre pour avoir défendu Marioupol en Ukraine, comme « organisation terroriste », ce qui pourrait valoir de très lourdes poursuites à ses combattants faits prisonniers par la Russie.
Citée par l’agence publique TASS, une juge de la Cour suprême a indiqué « satisfaire la demande administrative du Parquet général, reconnaître l’unité paramilitaire ukrainienne « Azov » comme organisation terroriste et interdire ses activités » en Russie. Elle a précisé que cette décision entrait en vigueur immédiatement.
L’essentiel du procès s’est déroulé à huis clos. Selon TASS, des témoins avaient été appelés à la barre et ont évoqué de supposés crimes commis par le régiment Azov en Ukraine. D’après la loi russe, les dirigeants d’une organisation terroriste risquent de 15 à 20 ans de prison, les simples membres entre 5 et 10 ans.
Le régiment Azov, une unité créée en 2014 par des volontaires puis intégrée dans l’armée régulière ukrainienne, s’est illustré en défendant la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, conquise par la Russie après un siège de plusieurs mois.
Le Kremlin et les médias publics russes accusent le régiment Azov d’être un groupe néonazi ayant commis des crimes de guerre et menacent de punir très sévèrement ses membres.
Nouvelles armes américaines
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils allaient envoyer de nouvelles armes aux forces ukrainiennes combattant l’invasion russe pour une valeur de 550 millions de dollars, dont des munitions pour des lance-roquettes de plus en plus importants dans la bataille. Cette aide va notamment « inclure davantage de munitions pour les systèmes (…) Himars », a affirmé un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, à la presse. Cela porte le montant total de l’assistance militaire allouée à l’Ukraine depuis que le président Joe Biden a pris ses fonctions à plus de 8 milliards de dollars, selon lui.
La nouvelle aide comprendra également 75.000 obus de 155 mm, a précisé le Pentagone dans un communiqué.
Les Himars, très mobiles, tirent des missiles guidés par GPS et dotés d’une portée de 80 kilomètres, permettant ainsi à l’Ukraine d’atteindre des cibles russes auparavant hors de portée.
L’efficacité des sanctions
Une étude réalisée par l’université américaine de Yale affirme que les conséquences sur l’économie russe sont bien plus lourdes que ce que déclarent les chiffres officiels. Ses auteurs considèrent que dans le discours officiel russe « un récit commun a émergé ». Selon ce récit, la consommation et l’appareil productif russe résisteraient de façon robuste aux sanctions, tandis qu’« une guerre d’usure économique (…) fait des ravages à l’Ouest, étant donné la supposée résilience voire prospérité de l’économie russe ».

« C’est tout simplement faux », affirment les professeurs de l’École de management de Yale. D’après eux, le président Poutine et son administration ne publient que des « statistiques sélectionnées ». Dans les faits, « les départs des entreprises et les sanctions paralysent l’économie russe, à court et à long terme » d’après Yale, qui a mené au préalable un travail minutieux de recensement des départs, ou maintiens, d’entreprises étrangères du marché russe, pays par pays, groupe par groupe.
En France, Marine Le Pen a réclamé ce mardi l’abandon des sanctions prises contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine. « Ces sanctions ne servent strictement à rien, si ce n’est à faire souffrir les peuples européens et, accessoirement, le peuple français », a-t-elle affirmé. « Je souhaite » que les sanctions « disparaissent pour éviter à l’Europe de se retrouver face à un black-out, notamment concernant les importations de gaz », a déclaré la cheffe de file des députés RN, au cours d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.