Frappes à Doha et attaques meurtrières quotidiennes à Gaza, bombardements de civils en Ukraine et drones sur la Pologne : Israël et Russie agissent de manière semblable. Même si cela semble contre-intuitif, Netanyahou et Poutine sont proches. Animés par une sorte de messianisme, ils veulent rétablir ce qu’ils croient être l’histoire, reprendre possession de terres qu’ils estiment à eux. Au nom d’un passé qui n’est pas forcément historique, réel, ils exaltent faussement le patriotisme pour alimenter leurs guerres.
Ils font leur la morale de la fable de La Fontaine, « Le loup et l’agneau » : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Et ils bafouent la Charte des Nations Unies qu’ils ont signée, violent le droit international et le droit humanitaire. La guerre aussi pour rester au pouvoir. En frappant tous les jours, en tuant sans aucun égard, ils rendent impossible les négociations proposées par leurs « ennemis » et leurs alliés.
Ils se sont rencontrés neuf fois et se téléphonent de temps en temps. Ils réécrivent l’histoire et se félicitent de lutter contre des nazis ou des néo-nazis. Et cela remonte à loin, permettant de mieux comprendre aujourd’hui. Ainsi, en 1993, « Bibi » niait le droit des habitants de la Cisjordanie à l’autodétermination et affirmait : « les Arabes se sont inspirés directement des nazis, comme trop souvent, pour lutter contre Israël ». Poutine, lui, qualifie la fin de l’URSS de « désintégration de la Russie historique ».
Les deux amis ont un autre point commun : il baladent leur ami commun, Donald Trump. L’Américain est « très mécontent », « mal à l’aise », « pas ravi », « déçu », mais il admire la force, la détermination de l’un et de l’autre.