A l’automne ou au début de l’année prochaine. Le Premier ministre français François Bayrou a des projets pour résoudre les problèmes de son pays. Optimiste ou aveugle, il semble ne pas voir les difficultés ni son impopularité. Demain, il affronte à l’Assemblée nationale une motion de censure déposée par les socialistes. La huitième depuis qu’il est à Matignon ( décembre 2024). Il la qualifie de « blague », aboutissement des « errements » du PS et compte une nouvelle fois sur le Rassemblement national de Marine Le Pen pour passer l’obstacle. Toutefois, une surprise reste possible car, reconnaît-il, « tout le monde me menace ».
Il affirme, lui, “aller de l’avant”, « montrer le chemin ». Toutefois, son entourage en est persuadé : « on tombera sur le budget », à l’automne. Pourtant, François Bayrou annonce des débats sur les retraites à cette date, après l’échec, qu’il refuse d’admettre, de son « conclave ». Il vante les progrès sur la pénibilité et la retraite des femmes. Plus tard, il veut présenter un texte sur la proportionnelle aux législatives. La droite et une partie du socle commun -sa majorité relative- sont contre, mais il dit avoir « confiance dans ses capacités pédagogiques » pour convaincre et obtenir une majorité à l’Assemblée qui aurait le dernier mot face à un Sénat qui s’opposerait au texte.
Têtu, obstiné, le premier ministre divise aussi son gouvernement où le mot solidarité n’a plus vraiment cours. Bruno Retailleau, dont la cote ne cesse de monter, ne veut pas entendre parler de proportionnelle, mais Bayrou n’en n’a cure et entend avancer sur une voie qu’il estime la bonne et qu’il défend depuis des décennies.
Dans quinze jours, ne déviant pas de sa ligne, il exposera son grand plan de redressement des finances publiques. Il présentera à ses compatriotes les efforts et sacrifices qu’ils devront faire afin de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici à 2026 et que la dette n’augmente plus dans trois ou quatre ans.
François Bayrou agit donc comme s’il était là pour longtemps, jusqu’à la présidentielle de 2027. D’ailleurs, et même s’il est très impopulaire, le Béarnais qui a forcé le président Macron à le nommer à Matignon, n’aurait pas renoncé à son rêve élyséen malgré ses trois échecs -2002, 2007 et 2012. Il songerait sérieusement à la prochaine. Il aura 76 ans en mai 2027. Plus jeune que Trump lors de deuxième élection…