Après les parlementaires qui ont terminé leurs travaux le 11 juillet, le gouvernement sera en vacances ce mercredi à l’issue du conseil des ministres. Aux yeux de nombreux Français, il est déjà absent : pas de solidarité, peu à proposer. Chaque ministre jouit de sa liberté de parole et avance ses pions, trace sa propre route. Pour certains, elle mènerait à 2027, à la présidentielle. Pour eux, ce sera donc des vacances studieuses.
François Bayrou qui, selon ses conseillers, ne prend jamais de vacances, restera à Matignon où il se confrontera à son casse-tête budgétaire : comment augmenter le volume de travail des Français, comment faire rentrer des milliards d’euros de plus dans les caisses de l’Etat ? Le tout en évitant de trop braquer les partis prêts à le censurer et les syndicats qui songent à une crise sociale à la rentrée. Il s’informera aussi sur ce mouvement du 10 septembre dont le mot d’ordre est « Bloquons tout » à partir de cette date. Un mouvement initié, semble-t-il dans les sphères d’extrême droite et conspirationnistes, rejoint par d’anciens gilets jaunes qui rêvent de résurrection.
Bruno Retailleau, dans son fief vendéen, coiffera ses deux casquettes, de ministre de l’Intérieur et de patron de LR, pour affiner son programme possiblement présidentiel qui enjambe tous les domaines, la loi et l’ordre, la lutte contre les « barbares », le bras de fer avec l’Algérie et l’énergie, la fin d l’éolien et du photovoltaïque…
Son rival de la Justice, Gérald Darmanin, ne quittera pas trop Paris où il mettra la dernière main à son projet de réforme pénale qui va dans le sens d’une plus grande sévérité. Lui aussi songe à 2027. Tout comme d’autres vacanciers du « socle commun », Édouard Philippe, Gabriel Attal ou Michel Barnier. Ce dernier sera davantage observé car il est un des deux protagonistes de la guerre que se livrent les Républicains à Paris. Le parti vient de désigner le Savoyard comme son candidat à la législative parisienne qui va avoir lieu avant la mi-octobre. Ce qui provoque la colère de Rachida Dati qui considère la capitale comme son fief et brigue la mairie l’an prochain. Cette législative dans les beaux quartiers, réputée imperdable pour la droite, lui aurait servi de rampe de lancement. L’ancien Premier ministre, élu à Paris où il réside, lorgnerait un peu plus sur la présidentielle et une alliance envisagée avec Edouard Philippe – même éphémère- affaiblirait Attal.
Loin de ces tracas et calculs, le président Macron est arrivé vendredi au Fort de Brégançon avec son épouse et les filles de cette dernière. Des vacances surtout géopolitiques avec la situation à Gaza, la reconnaissance de l’Etat de Palestine et la guerre en Ukraine. Peut-être qu’il réfléchira au nom de son prochain Premier ministre au cas où Bayrou tombe sur son budget.
Les Français ne le regretteraient pas. En effet, selon un sondage du baromètre politique Verian pour la revue L’Hémicycle, publié le 23 juin, il est la dernière des personnalités politiques – sur 21- avec laquelle ils aimeraient partir en vacances. En tête Jordan Bardella suivi de Marine Le Pen, Gabriel Attal, Edouard Philippe, Marion Maréchal. Bruno Retailleau est battu par Emmanuel Macron qui lui-même arrive derrière François Hollande…