Si 50% des Français se sont disent favorables à de nouvelles élections législatives, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, si La France insoumise et le Rassemblement national souhaitent une dissolution de l’Assemblée nationale maintenant que le président de la République a retrouvé son pouvoir de dissolution, 34% seulement des sondés estiment crédible qu’Emmanuel Macron récidive après son échec de l’été dernier. « Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution », a-t-il déjà indiqué tout en ajoutant que « mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel ».
En dissolvant l’an dernier, le président entendait redonner la parole aux Français pour débloquer la situation politique. Il espérait, pensent certains politologues, une victoire du RN avec l’arrivée de Bardella à Matignon suivie d’un fiasco de l’extrême droite qui aurait ruiné les chances de Marine le Pen de s’installer à l’Elysée en 2027.
La clarification espérée s’est transformée en blocage avec une Assemblée sans majorité et des députés incapables de travailler ensemble. Pas sûr du tout qu’une nouvelle Assemblée retrouve une majorité. Ce serait un échec de plus pour Emmanuel Macron qui ternirait l’ensemble de ses deux mandats. Or, il semble bien qu’il nourrit l’espoir de se représenter en 2032. Ne vient-il pas de lancer aux « jeunes en marche » : « J’ai besoin de vous dans 5 ans, dans 10 ans… Vous serez là. Comptez sur moi. Je serai là avec vous ».
Le risque de la dissolution étant écarté, la voie probable semblait celle d’une motion de censure déposée à l’automne sur le budget, annoncée par le Rassemblement national. Cependant, un fait nouveau pourrait bouleverser les projets du tandem Le Pen-Bardella : le siège du parti, des entreprises et les domiciles des dirigeants de ces sociétés ont été perquisitionnés ce mercredi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte depuis juillet 2024 sur des soupçons de financement illégal des campagnes présidentielle et législative en 2022 et européenne en 2024. Cette nouvelle affaire en rejoint une autre : le parquet européen a annoncé la veille avoir ouvert une enquête sur le RN ainsi que sur ses alliés d’extrême droite à Bruxelles, soupçonnés de diverses irrégularités financières. Avec ses partenaires de l’ex-groupe Identité et Démocratie (ID), le RN est suspecté d’avoir « indûment dépensé » plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, selon un rapport de la direction des affaires financières de l’institution bruxelloise, révélé par plusieurs médias début juillet.
Bien sûr, Bardella et les siens parlent d’ ”acharnement”, de « harcèlement » de la part d’un « pouvoir en panique » et jurent qu’ils n’ont rien à se reprocher. Refrain connu.
Finalement, l’objectif pourrait rester 2027. Avec le souci que tout se passe le moins mal possible d’ici là.