A suivre régulièrement la télévision et la presse de notre voisin de l’autre rive de la Méditerranée, on ne peut que penser qu’il va mal, très mal. Aujourd’hui, tous les signaux d’alarme sont tirés dans cette France qui se demande quelles mesures doivent être prises pour que le mur de la dette ne s’ effondre pas sur le pays. Vu d’ici, on peut se demander si cela est vrai car la France mal en point fait toujours partie des pays riches.
Les chiffres sont pourtant là, criants, insupportables. Ce n’est pas la faillite, mais les difficultés ne cessent de s’aggraver. La Cour des comptes alerte sur la trajectoire financière « hors de contrôle » de la Sécurité sociale, qui pourrait mener à une « crise de liquidité » dès 2027 selon son rapport annuel. La charge de la dette devrait représenter 6,6 % des recettes fiscales en France l’an prochain, une proportion qui a doublé depuis 2019, estime un économiste réputé. Ce matin, sur BFMTV, le Premier ministre François Bayrou, un peu énervé et agressif, a expliqué que « depuis des décennies, on a laissé, tous courants politiques confondus, s’accumuler les déficits, on a laissé s’accumuler une montagne de dettes. Le pays est en situation de surendettement et, plus grave à mes yeux encore, si on peut dire, la France est un pays qui ne produit pas autant que ses voisins ». Pas assez de travail, donc une perte de quelque 130 milliards par an par rapport aux pays où le temps de travail est plus long, selon l’Ifrap, Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques.
Le dérapage des finances publiques s’explique aussi par la baisse des impôts et des cotisations patronales justifiées par la politique économique de l’offre. Il est également lié à la hausse des dépenses sociales et plus particulièrement à celles de la santé et des retraites représentant à elles seules près de 60 % des dépenses publiques. « « Tous les mois, on dépense 10 % de plus que ce qui rentre dans les caisses. Cette situation ne peut pas durer », a asséné le Premier ministre sur BFMTV mais il n’a pas fait de véritables annonces pour réduire la montagne de la dette.
Il a seulement indiqué que le gouvernement proposera un plan de retour à l’équilibre des finances publiques. Ce plan, sur trois à quatre ans, demandera un effort «à tous les Français». «Je ne ciblerai pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres, a-t-il ajouté, sans préciser davantage. Tout le monde va devoir faire des efforts.» Il a cependant souhaité que les partenaires sociaux « puissent s’emparer » de la question « consistant à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA. Le mal être français vient en partie du fait que le travail ne paie plus suffisamment. Mais une TVA sociale mal calibrée pèserait lourdement sur les retraités qui semblent une cible privilégiée.
Parmi les autres pistes citées, mais qui ne suffiraient pas : les arrêts de travail qui coûtent 16 milliards par an, les retraites payés à, l’étranger, notamment en Algérie, à des personnes décédées, le nombre trop élevé d’intérimaires à l’hôpital, les fraudes de toutes sortes et aussi, solution pour beaucoup dont les opposants, la taxation des revenus du capital financier.
Quelles que soient les solutions, les Français devront tous payer.