L’association JURDI (Juristes pour le respect du droit international) a saisi un juge administratif afin de suspendre la livraison de fret militaire destiné à Israël.
Le collectif d’avocats et de juristes français déclare avoir “déposé une requête urgente auprès du tribunal administratif de Montreuil” afin de suspendre le fret militaire transitant par l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, en France, à destination d’Elbit Systems, en Israël, en provenance de la société suédoise Swebor Stal Svenska AB.
“Elbit Systems, principal fournisseur d’armes de l’armée israélienne, joue un rôle central dans l’effort de guerre actuel, notamment dans la bande de Gaza”, a déclaré l’association dans un communiqué partagé sur X.
JURDI a indiqué vouloir alerter les autorités françaises sur une “possible complicité” dans des crimes internationaux, qu’elle juge “incompatibles avec les valeurs du peuple français”.
“Autoriser le transit incontrôlé de véhicules blindés destinés à Elbit Systems équivaudrait à faciliter, depuis le territoire français, la commission de crimes internationaux déjà dénoncés par la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale.
Position controversée
Les livraisons de matériel militaire français vers Israël se poursuivent en secret, alors que la France ne cesse d’appeler à un cessez-le-feu et à la fin de la guerre.
La plateforme Disclose et le média irlandais The Ditch avaient rapporté en juin qu’un cargo de la compagnie israélienne Zim s’apprêtait à faire escale à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour embarquer 19 palettes contenant 14 tonnes de pièces pour cartouches de fusils mitrailleurs.
Ces pièces détachées, appelées maillons, sont fabriquées à Marseille par la société française Eurolinks. Utilisées pour relier entre elles des balles d’armes automatiques, elles ont été commandées par Israel Military Industries (IMI), une filiale d’Elbit Systems, l’un des principaux industriels de l’armement israélien. L’entreprise, qui se présente comme “le fournisseur exclusif des forces israéliennes” approvisionne l’armée israélienne en balles de petit et gros calibre.
Selon l’enquête, trois expéditions de ce type ont eu lieu depuis le début de l’année 2025. Et ce, malgré les appels des expert·es de l’ONU à cesser les livraisons d’armes à Israël en raison du risque de génocide des Palestinien·nes, dans un conflit qui a fait plus de 57 000 morts, dont 15 000 enfants selon l’Unicef.