En plein débat budgétaire dont ils ont du mal à voir l’issue, les Français s’inquiètent et ne comprennent plus grand chose. Qui va payer ? Les plus riches, les entreprises, les retraités, tout le monde ? Il y a quelques jours, un chef d’entreprise dénonçait le travail des députés : « matin, midi et soir, de nouvelles taxes, de nouveaux impôts sont votés ». Finalement, un seul député a voté la partie recettes du budget et le texte est maintenant examiné au Sénat, sans ces amendements adoptés par l’Assemblée. Aujourd’hui , tout est virtuel, le budget général comme celui de la sécurité sociale. Tout est à refaire avec cette question : la France aura-t-elle un budget avant la fin de l’année. Aujourd’hui, une majorité de commentateurs estiment que le temps sera trop court pour aboutir. Et certains parlent de loi spéciale pour continuer d’appliquer le budget de 2025 ou du retour au 49-3.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu se veut optimiste, affirmant, comme il y a quelques semaines « on va y arriver ». Pour lui, « la situation actuelle est somme toute normale et attendue ». « Si certains partis, certains candidats, comme LFI, voire le RN , estiment que le compromis n’est pas compatible avec leur stratégie, , il existe toujours », soutient Lecornu, « une majorité pour voter le budget ». Pour y arriver, il va recevoir toutes les formations représentées au Parlement et tous les partenaires sociaux. Il espère amadouer le PS et trouver une majorité avec la droite et le bloc central.
Le Premier ministre, qui voit plus loin que le budget, songe à un programme, une action qui mènera jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. Et il propose à tous les acteurs de la vie politique de travailler sur cinq priorités : les économies pour garder le déficit public sous les 5%, la réforme de l’Etat et la décentralisation, l’énergie, enjeu de souveraineté et de pouvoir d’achat, l’agriculture et la future politique commune de l’Union européenne, la sécurité intérieure et extérieure.
Même si le budget ne vous convainc pas, semble-t-il dire aux parlementaires, il y a des sujets qui intéressent les Français, il faut s’en saisir. Dans les prochains jours, il demandera aux députés de se positionner sur les questions de défense. Du côté de l’Elysée, on reparle d’un service militaire volontaire. D’après plusieurs médias français, il aurait une durée de 10 mois, serait rémunéré à hauteur de plusieurs centaines d’euros et viserait à «créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise». Emmanuel Macron pourrait préciser sa pensée dès jeudi.
