Les députés français courent toujours après le budget. Ils ont repris leurs discussions ce lundi, mais le vote sur le chapitre des recettes qui aurait dû intervenir demain, jour du début de l’examen du financement de la Sécurité sociale, n’aura pas lieu. Trop de retard, trop de désaccords, mais rien d’interdit par la Constitution qui fixe au 23 novembre à minuit la limite pour adopter le budget en première lecture et au 23 décembre pour l’ensemble du débat sur le budget de l’Etat.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu a été très présent à l’Assemblée nationale pour tenter d’arracher des compromis, mais il a reconnu que « le changement culturel n’intervient pas aussi vite dans nos esprits que ce que j’avais imaginé». Les partis songent d’abord à leurs intérêts propres, ceux des Français selon eux, et veulent arracher des « victoires » qu’ils présenteront à leurs électeurs…
Si la taxe Zucman a été écartée, on a assisté à ce que le ministre de l’Economie qualifie de « sorcellerie fiscale », des mesures souvent « inopérantes » dites de justice fiscale et sociale car elle touchent les plus riches et des entreprises… En l’état actuel, le budget n’est pas votable et les Insoumis, comme le Rassemblement national continuent de menacer le gouvernement de censure et d’exiger la dissolution. Qui ne changerait pas forcément la donne, mais mettrait le pays en grande difficulté vis-à-vis des partenaires européens et des prêteurs internationaux. La ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, a d’ailleurs estimé ce lundi que La France insoumise et le Rassemblement national étaient des « arnaqueurs », des « illusionnistes » qui veulent faire « dérailler » le budget. « Ils ne veulent pas que ça marche ».
Si le budget n’est pas votable aujourd’hui, il apparaît certain qu’il ne le sera pas plus après son passage au Sénat. Le Premier ministre concède que la seconde lecture à l’ Assemblée constituera « un moment de vérité ». Certes, mais sera-t-il encore à Matignon ? Et s’il l’est, fera-t-il passer son budget par ordonnance, ce qui serait inédit, ou rétablira-t-il le 49-3 ?
Les Français, lassés, attendent et observent. Prochain round : l’examen des dépenses avec les propositions peu crédibles du Rassemblement national de réduction drastique des dépenses touchant l’immigration et les politiques européennes.
Dans Le Parisien – Aujourd’hui en France, Sébastien Lecornu confie : ”C’est une course d’endurance très incertaine où on peut chuter à n’importe quel moment et où ça peut dérailler dix fois.”
	    	
                                