« La Sonatrach étudie la possibilité d’augmenter les prix du gaz pour les acheteurs européens », a indiqué Reuters le 30 juin. L’agence de presse affirme que le producteur pétro-gazier public algérien souhaite renégocier ses contrats à long terme avec les acheteurs européens. La major africaine envisage, en effet, de revoir les prix à la hausse avec les groupes reliés aux installations algériennes de Béni Saf via le gazoduc sous-marin Medgaz. En l’occurrence, les Espagnols Naturgy, Cepsa et Endesa, le Français Engie et le Portugais Galp.
Troisième fournisseur de gaz pour l’Europe à hauteur de 11%, la Sonatrach est consciente de la volatilité des cours et de la volonté de l’UE de réduire sa dépendance aux importations russes pour éviter « un choc gazier » avant l’hiver. Afin de compenser les pertes liées aux contrats longue durée, basés sur des moyennes prédéterminées à long terme et non sur des prix quotidiens, les négociateurs du groupe algérien souhaitent inclure un lien partiel avec les prix du gaz sur les marchés au comptant dans les contrats indexés au Brent. Les révisions ont été confirmées à Reuters par Naturgy. Pour Alexandre Kateb, économiste, consultant financier et spécialiste des marchés émergents joint par Jeune Afrique, « il est tout à fait légitime pour la Sonatrach de tirer les leçons de l’évolution du contexte international et de négocier des contrats qui correspondent mieux à ses intérêts commerciaux. » Une décision « attendue », commente pour sa part Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project, également contacté par JA. Et d’ajouter : « Au-delà de la guerre en Ukraine, l’Europe a un besoin croissant en gaz, alors que la production en mer du Nord est appelée à décliner. Tous les fournisseurs peuvent plaider pour une révision des contrats, le contexte s’y prête. »
