Le Hamas accepte de libérer dix otages en vue d’arriver à un accord et Netanyahou, comme Trump, se montrent optimistes quant à sa conclusion rapide. Cependant, le Qatar, qui abrite les négociations, douche un peu les espoirs en déclarant que les discussions « prendraient du temps ». Le mouvement islamiste maintient ses demandes sur la distribution de l’aide, le retrait des forces israéliennes et la permanence du cessez-le-feu. Et, à Washington, le Premier ministre israélien a répété qu’il refusait un véritable État de Palestine : « Je pense que les Palestiniens devraient avoir tous les pouvoirs pour se gouverner eux-mêmes, mais aucun pouvoir pour nous menacer. Cela signifie qu’un pouvoir souverain, comme la sécurité globale, restera toujours entre nos mains ». Selon lui, un État « serait une plateforme pour détruire Israël ». Les Palestiniens ne mériteraient que ce que l’on appelle un Etat croupion. « Les gens diront que ce n’est pas un État à part entière, que ce n’est pas un État. On s’en fiche », a ajouté Bibi.
Et le suprémaciste Ben Gvir, soutenu par Smotrich exige même, après la mort de cinq soldats à Gaza, que Netanyahou cesse de négocier. Un discours de haine : « Nul besoin de négocier avec ceux qui assassinent nos combattants. Ils doivent être réduits en miettes, affamés, et non réanimés par l’aide humanitaire qui leur fournit de l’oxygène ».
Le Premier ministre de l’Etat hébreu veut toujours le transfert des Palestiniens hors de l’enclave même si aucun pays n‘accepte de les recevoir contrairement à ce qu’il sous-entend avec Donald Trump. Ils doivent, affirme-t-il, avoir un « choix libre ». Celui d’être parqué dans la ville « humanitaire » voulue sur les ruines de Rafah par le ministre de la défense israélien Israël Katz et refusée par le chef d’état-major Eyal Shamir ou de partir, payé jusqu’à 9 000 dollars par personne, selon un plan élaboré par l’un des plus prestigieux cabinets de conseil au monde, le Boston Consulting Group (BCG), et révélé il y a quelques jours par le Financial Times.
Difficile donc de parler de réel cessez-le-feu, d’espoir d’autant que les choses se compliquent sur le terrain avec l’émergence de forces alimentées par Israël qui s’opposent au Hamas et contestent son autorité. La principale, nommée les « Forces populaires », opère dans l’est de Rafah sous la direction de Yasser Abu Shabab, un bédouin d’une trentaine d’années, trafiquant notoire de cigarettes et de drogue. Ce groupe coopère avec Tsahal. Un ancien du Mossad explique à Euronews que « ce ne sont pas des gens que je considère comme une alternative à long terme à Gaza, ce sont des gangsters, mais parfois il est nécessaire de travailler avec des gangsters pour renverser le Hamas ».
D’autres groupes, d’autres clans familiaux, les « hamoulas » se livrent également à des trafics ou tentent de détourner l’aide alimentaire. Israël les tolère pour affaiblir le Hamas, voire provoquer une sorte de guerre civile. Le Hamas, qui reste dominant – des milliers de combattants contre quelques centaines- exige que Yasser Abu Chabab se livre avant le 12 juillet.
Au milieu de ce chaos, les Gazaouis continuent de souffrir : au moins 52 morts ce jeudi.