Pour conclure un accord, il faut être deux. Hier soir à la Maison Blanche, Donald Trump était seul à se vanter d’être sur le point de réussir ce que personne n’avait pu réaliser depuis 2 à 3 000 ans. Il promettait une « paix éternelle » au Moyen Orient. Si le monde entier espère tout en restant prudent et interrogatif, ce qui est normal et logique, on ne peut que constater que le plan du « faiseur de paix » n’est qu’un ultimatum posé au Hamas.
On peut se féliciter de voir l’ensemble du monde arabe et des pays de la région soutenir l’élimination du mouvement islamiste terroriste de la scène politique et militaire et en même temps regretter que le plan Trump oublie la Cisjordanie et reste plus que flou sur l’avenir des Palestiniens et de la création de leur Etat, évoquée seulement comme une possibilité assez lointaine.
Par contre, il est clair et Benjamin Netanyahou l’a souligné : le plan répond à ses exigences et lui accorde « le droit absolu » de continuer sa guerre, de finir le boulot » s’il considère que le Hamas ne tient pas ses engagements. Et pas de retrait rapide, ni de calendrier contraignant. Pas non plus d’Etat palestinien, a-t-il réaffirmé ce matin…
Le même flou quant au jour de demain à Gaza. Il dépendra d’ une « force internationale de stabilisation » non déterminée et du « conseil de paix » dirigé par Trump avec Tony Blair, peu aimé dans la région. Avec aussi Jared Kushner et Steve Witkoff, Gaza prendrait Singapour pour modèle. Les dollars plus que l’humain…
Le Hamas réfléchit, consulte et cela pourrait prendre plusieurs jours. Ce soir, des responsables du Qatar et de Turquie, les deux pays susceptibles d’accueillir les dirigeants du Hamas tenteront de convaincre le mouvement de se faire hara-kiri. Le djihad islamique a déjà indiqué que le plan Trump ne lui convenait pas. Un mobile pour Netanyahou de frapper plus fort ? Au moins 17 morts ce matin dont une mère et ses six enfants…
Malgré l’autosatisfaction de Trump, rien n’est encore écrit. Gaza reste entre guerre et paix. Le pire comme le meilleur sont possibles.
La flottille soumoud qui compte plus de 50 bateaux est à quelques milles des côtes du territoire palestinien. Va-t-elle subir des tirs israéliens ?