Vendredi, avant d’aller assister à un tournoi de golf de la Ryder Cup, Donald Trump s’est confié à la presse : « On dirait qu’il va y avoir un accord sur Gaza… Je pense que c’est un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui fera cesser la guerre. Ce sera la paix ». Une nouvelle fois, il semble que l’homme qui aime annoncer des « deal » se soit avancé un peu trop vite. A l’entendre, le Hamas et Israël étaient d’accord avec son plan en 21 points qui n’a pas été publié officiellement, mais dès le lendemain, on apprenait que le mouvement terroriste islamiste attendait de connaître les détails, notamment sur le retrait israélien, avant de se prononcer. De même, la presse israélienne indiquait que Benjamin Netanyahou était en désaccord avec plusieurs points de ce plan.
Alors qu’à l’ONU, le Premier ministre de l’Etat hébreu a affirmé qu’il ne laisserait jamais s’installer un Etat palestinien, synonyme de « suicide national » pour son pays, le plan américain irait bien vers la solution à deux Etats à la suite d’une phase de transition gérée par une «Autorité de transition internationale de Gaza» , possiblement dirigée par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Pas non plus d’annexion de la Cisjordanie ni de modification du statu quo de la mosquée Al-Aqsa.
On serait loin des projets discutés le 27 août de transformer la bande de Gaza en « riviera ». Toujours à la poursuite de son Prix Nobel de la paix et soucieux de l’élargissement des accords d’Abraham, le grand œuvre de son premier mandat menacé par l’intransigeance de Netanyahou, le président américain aurait davantage écouté les pays arabes et les Européens, tous signataires de la déclaration de New York adoptée le 12 septembre par l’Assemblée générale de l’ONU qui affirme notamment que tout règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien repose « sur une mise en œuvre véritable de la solution des deux États, et bâtir un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et l’ensemble des peuples de la région.
Ce lundi, jour d’une rencontre Trump-Netanyahou, pourrait donc constituer un pas important vers la paix. Toutefois, les questions restent nombreuses, permettant le doute. Jusqu’où ira « l’allié indéfectible » pour faire plier Netanyahou ? Quelles seraient les conditions du retrait, et dans quel délai ? N’y aura-t-il pas une clause qui permettra à Tsahal de refrapper comme au Liban ?
Ce qui est certain, c’est que Netanyahou, qui joue sa survie politique, ne se laissera pas faire…