Ce matin, l’armée israélienne a encore tiré sur des Gazaouis qualifiés de « terroristes » qui auraient menacé ses soldats après avoir franchi la« ligne jaune » de retrait de Tsahal. Pour Tel Aviv, il n’y a aucun doute : le Hamas viole le cessez-le-feu. Et Benyamin Netanyahou, qui a dû céder à Donald Trump alors qu’il souhaitait poursuivre sa guerre ,a averti qu’elle ne cesserait qu’après la remise de tous les corps d’otages et le désarmement complet des combattants islamistes.
Pas question de croire le Hamas. A Washington, le ton est différent et, comme toujours, parfois changeant. Le président américain qui s’est vanté à le Knesset d’avoir mis fin à un conflit qui durait depuis trois mille ans, tient fermement à « sa » paix qu’il voit « éternelle ». Il a assuré que les dirigeants du Hamas voulaient vraiment mettre fin aux combats et tenir leurs engagements. Il les a autorisés à reprendre leurs armes pour maintenir l’ordre dans l’enclave, faire la police. Et quand on lui a montré une vidéo d’ exécutions sommaires de « collaborateurs » à Gaza, il a simplement répondu : « Ils ont tué un certain nombre de membres de gangs et cela ne m’a pas beaucoup dérangé, pour être franc avec vous». Peu après, sur son réseau Truth Social, il a écrit: « si le Hamas continue à tuer des gens à Gaza, ce qui n’était pas prévu dans l’accord, nous n’aurons pas d’autre choix que d’aller les tuer ».
Maintenant, constatant que son grand ami Bibi était, comme au Liban, prêt à saisir toutes les occasions pour frapper le Hamas, ce qui lui permet de freiner les procès contre lui, il est remonté au créneau pour préserver « sa » paix. Le cessez-le-feu tient toujours, dit-il, même si les militants du Hamas « ont, comme vous le savez, été assez turbulents, ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans ». Des rebelles au sein du groupe qui serait composé d’ « une quarantaine de cellules différentes »…
Pour calmer les choses et Netanyahou, Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés ce matin en Israël. Avant de partir, le gendre du président a déclaré sur CBS news qu’ Israël doit « trouver un moyen » d’aider les Palestiniens « à améliorer leur situation » s’il veut « s’intégrer au Moyen-Orient ». A côté de lui, Steve Witkoff a affirmé que lui et Jared se sont « sentis un peu trahis », par la frappe israélienne sur le Qatar.
Les deux envoyés de Trump, ainsi que tous les médiateurs, mettent la pression sur Netanyahou et sur le Hamas. Bibi a déjà rétabli l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza qu’il avait suspendu jusqu’à nouvel ordre.
Le cessez-le-feu tient, mais demeure fragile. Le vice-président américain Vance avoue que « ce sera compliqué. Même dans le meilleur des cas, il y aura des problèmes en cours de route. Il y aura des hauts et des bas ».