Le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, réfute les allégations de génocide au Nigeria avancées par Donald Trump. Il souligne la complexité de la situation dans le nord du pays, appelant à la prudence dans les déclarations.
«Il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigeria», a affirmé le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf, en réponse aux menaces de Donald Trump d’intervention militaire dans ce pays à cause de supposées «persécutions» subies par les chrétiens.
Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent africain avec 230 millions d’habitants, est divisé de manière à peu près égale entre un sud principalement chrétien et un nord à majorité musulmane.
Il est le théâtre d’une multitude de conflits, notamment d’insurrections jihadistes, qui, selon les experts, tuent aussi bien des chrétiens que des musulmans, souvent sans distinction. Début novembre, le président américain avait agité la menace d’une intervention armée au Nigeria, invoquant une persécution et des «meurtres de chrétiens» perpétrés par des «terroristes islamistes».
Appel à la prudence
«Il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigeria», a rétorqué mercredi Mahamoud Ali Youssouf, lors d’une conférence de presse à New York aux cotés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. «La complexité de la situation dans le nord du Nigeria devrait nous inciter à réfléchir à deux fois avant de faire de telles déclarations.»
Pays pétrolier, le Nigeria est confronté à plusieurs défis sécuritaires. Dans le nord-est du pays, l’insurrection jihadiste menée par le groupe Boko Haram (actif depuis 2009) et sa faction dissidente rivale de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), a fait plus de 40’000 morts et forcé plus de deux millions de personnes à fuir leurs foyers, selon les chiffres des Nations unies. «Les premières victimes de Boko Haram sont des musulmans, pas des chrétiens», a également affirmé Mahamoud Ali Youssouf.
