Le procès en appel de 102 personnes accusées d’avoir lynché à mort Djamel Bensmaïl, un jeune artiste peintre venu aider à éteindre des incendies meurtriers en Kabylie pendant l’été 2021, s’est ouvert à Alger.
Une centaine d’accusés sont poursuivis pour «homicide volontaire avec préméditation, délit d’agression portant atteinte à l’intégrité territoriale et complot».
Ils sont également accusés d’«actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions ainsi qu’à leur fonctionnement normal, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d’insécurité par l’agression morale et physique contre les personnes, mettant leurs vies et leurs biens en danger». En première instance, 94 personnes avaient été condamnées en novembre 2022 par le tribunal de Dar El Beida, près d’Alger dont 49 à la peine capitale, commuée en prison à vie. Un moratoire sur l’application de la peine de mort est en vigueur depuis 1993 en Algérie.
Un total de 28 autres personnes avaient été condamnées à des peines allant de 2 à 10 ans de prison ferme tandis que 7 avaient été acquittées.
Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir déclenché un feu, Djamel Bensmaïl, venu aider les villageois à éteindre les flammes, s’était présenté volontairement à la police pour fournir des explications à sa présence. Des images relayées par les réseaux sociaux avaient montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant le jeune homme du véhicule après l’avoir frappé.
M. Bensmaïl, âgé de 38 ans, avait été roué de coups puis brûlé vif, tandis que des jeunes prenaient des selfies devant son cadavre.