Décidément, Emmanuel, qui a encore insisté ce jour sur les négociations, seule voie possible pour arrêter la guerre, ne comprend rien. Donald Trump ne l’a pas dit hier soir, mais sans doute il le pensait en commentant la rencontre à Genève entre les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique avec leur homologue iranien. Ils sont inutiles, a-t-il laissé entendre : « L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Il veut nous parler à nous. L’Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet ». Abbas Araghtchi qui a regretté « l’inaction des trois pays quant à la condamnation des actes d’agression du régime sioniste » veut bien négocier, mais seulement après l’arrêt de cette agression. Ce que refuse totalement Israël qui entend atteindre son but d’éliminer tout programme nucléaire militaire des ayatollahs. Washington n’a aucune envie de faire pression sur Tel Aviv car, avoue Trump, « quand quelqu’un est en train de gagner, c’est un petit peu plus dur de le faire que quand quelqu’un est en train de perdre ».
Gagner, c’est le grand souci du président américain. Les forces de l’Etat hébreu mènent le bal et il hésite sur le moment où il interviendra -ou pas-, mais le mérite d’avoir stoppé l’Iran ne peut être porté au seul crédit de Netanyahou.
Comment faire ? Où en est-on exactement ? Nul ne le sait vraiment et l’on n’en reste aux questions sans réponses incontestables. L’Iran était-il à quelques semaines d’avoir la bombe ? Sans doute pas même si on le répète depuis des années. Développe-t-il un programme militaire ? Le soin mis à cacher ses activités, à enfouir ses installations pousse à répondre oui. Aurait-il lancé sa bombe sur Israël ou un autre pays ? Rien ne permet de l’affirmer. A moins qu’il ne soit lui-même attaqué…
On peut poser des questions à l’envi. Jusqu’où ira Trump. Avec d’autres, dont des généraux, il doute de la capacité de la GBU-57 à détruire Fordo. Osera-il l’arme nucléaire tactique ? On entrerait dans un autre monde.
Et puis, il y a cette rumeur d’un accord Etats-Unis-Russie qui court dans des milieux diplomatiques : Trump laisse l’Ukraine à Poutine qui lui laisse l’Iran…
En revanche, ni rumeur ni questions à Gaza : les « distributions » de nourriture font des dizaines de morts chaque jour.