La Cour internationale de justice a déclaré mercredi qu’Israël était tenu, en vertu du droit international, de faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza, soulignant que le pays devait subvenir aux besoins fondamentaux des Palestiniens, essentiels à leur survie.
Cette décision de grande portée de la CIJ intervient alors que les organisations humanitaires s’efforcent d’intensifier l’aide humanitaire indispensable à Gaza, après le fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.
L’avis de la CIJ n’est pas juridiquement contraignant, mais la cour estime qu’il a “une grande portée juridique et une autorité morale”.
Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a déclaré qu’Israël était “dans l’obligation d’accepter et de faciliter les programmes d’aide fournis par les Nations Unies et ses entités”.
Parmi ces organisations figure l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, qu’Israël a interdite après avoir accusé certains de ses employés d’avoir participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
La CIJ a jugé qu’Israël n’a pas étayé ces allégations.
Israël n’a pas participé à la procédure, mais un responsable israélien a déclaré à des journalistes en amont de l’audience qu’il s’agissait d’un “abus du droit international”.
Ce responsable a ajouté qu’Israël “coopérait avec les organisations internationales et d’autres agences des Nations Unies concernant Gaza. Mais Israël ne coopérera pas avec l’UNRWA”.
530 camions
Yuji Iwasawa a déclaré que la CIJ “rejette l’argument selon lequel la demande abuse et instrumentalise le processus judiciaire international”.
Mardi, Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies pour le Moyen-Orient, a déclaré que 530 camions de l’organisation étaient entrés à Gaza depuis le cessez-le-feu.
Ces camions ont livré plus de 6.700 tonnes de nourriture, ce qui est, selon elle, “assez pour nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines”.
La cour de La Haye a déclaré qu’Israël, en tant que puissance occupante, avait l’obligation de “garantir les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie”.
La juridiction a rappelé l’obligation, en vertu du droit international, de ne pas recourir à la famine comme méthode de guerre.
L’ONU a demandé à la cour de La Haye de clarifier les obligations d’Israël, en tant que puissance occupante, envers les Nations unies et d’autres organismes, “y compris s’agissant d’assurer et de faciliter la fourniture sans entrave d’articles de première nécessité essentiels à la survie” des Palestiniens.
Israël rejette cette décision
Israël “rejette catégoriquement” cette décision de la CIJ, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, décrit comme “une nouvelle tentative politique visant à imposer des mesures politiques contre Israël sous le couvert du ‘droit international’.”
Le responsable américain, Josh Simmons, a pour sa part déclaré qu’Israël n’avait “aucune obligation d’autoriser spécifiquement l’UNRWA à fournir une aide humanitaire”, qui n’était pas la seule option pour acheminer l’aide à Gaza.