Une certaine unanimité se fait pour mettre Israël et le Hamas sur le banc des accusés : cela pourrait bouger dans le bon sens à Gaza où la situation est dramatique. Est-ce un effet de l’annonce par la France de la prochaine reconnaissance de l’Etat de Palestine, de la conférence de New York qui appelle à la fin de la guerre pour parvenir « à une résolution juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien sur la base de la mise en œuvre de la solution à deux Etats » ou de la publication de photos d’enfants gazaouis affamés et squelettiques qui ont horrifié et ému le monde entier ? Sans doute les trois.
Même le président américain qui fermait les yeux a dû reconnaître qu’il y avait une « vraie famine » et qu’ « Israël a une grande responsabilité ». Toujours aussi vantard, il a cru bon d’indiquer que «nous avons donné 16 millions de dollars il y a quelques semaines pour de la nourriture à Gaza, et personne ne l’a mentionné, aucun pays européen n’a fait quoi que ce soit».
Israël continue de nier, d’affirmer qu’il n’y a pas de famine généralisée à Gaza et que « les photos diffusées montrent des cas isolés ou sont trompeuses ». Ce matin encore, l’ambassadeur de Netanyahou en France, Joshua Zarka, a répété que « ce que nous voulons, c’est la fin de cette guerre terrible, et pour cela il faut que le Hamas l’accepte et le Hamas ne l’accepte pas ». Que la faute du mouvement islamiste !
Près de Gaza, un haut gradé de l’armée israélienne explique à un journaliste occidental : « Nous combattons une tumeur cancéreuse. Au Liban, cette tumeur se trouvait à la tête du Hezbollah et de l’Iran. Nous avons supprimé la tumeur, et le cancer qui va avec. Ici, la tumeur se cache dans les Palestiniens de Gaza, dans leurs corps. Il est donc plus difficile pour nous de l’extirper». Pas question pour Tel Aviv d’arrêter les frappes.
A New York, et c’est nouveau, dix-sept pays, dont l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Egypte, ont appelé mardi le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne. Nouveau aussi, l’appel lancé dans une lettre au Guardian par trente et une figures israéliennes de premier plan – artistes, intellectuels, scientifiques ou encore anciens responsables politiques – à l’instauration de « sanctions paralysantes » contre Israël. La lettre accuse l’État hébreu de « faire mourir de faim les Gazaouis » et d’envisager une expulsion massive.
Nouveau encore cette déclaration du ministère français des Affaires étrangères qui considère que les violences des colons israéliens en Cisjordanie sont « des actes de terrorisme ». Le colon qui a tué Awdah Hathaleen, Palestinien qui a contribué au film oscarisé No Other Land, avait été sanctionné par le président américain Joe Biden puis retiré de la liste des sanctions par Donald Trump. Arrêté par la police israélienne, il a été interrogé sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui…
A quand les sanctions ?