Une femme brûlée vive par son époux, d’autres tuées par balle par un père ou un frère: au Kurdistan d’Irak, les autorités locales et des ONG tirent la sonnette d’alarme sur les féminicides et les violences domestiques. Dans cette région autonome du nord de l’Irak qui veut présenter une image de stabilité et de tolérance, l’assassinat d’une personne transgenre par son frère a provoqué en février une vague de haine contre la victime sur les réseaux sociaux, même si certains ont défendu les droits des minorités. « Ces deux derniers mois, il y a une hausse des féminicides en comparaison avec l’année dernière », indique Hiwa Karim Jwamir, porte-parole à Souleimaniyeh du Département gouvernemental de lutte contre les violences faites aux femmes.
En janvier et février, 11 femmes ont déjà été tuées au Kurdistan, la majorité d’entre elles par balle, selon le responsable. Pour l’ensemble de l’année 2021, le nombre de victimes était de 45 dans la région, contre 25 l’année précédente, ajoute-t-il. Vendredi, une adolescente de 15 ans a été tuée de « six balles » par son père dans le village de Soran. L’homme a dit à la police que sa fille « était sortie avec deux garçons à une heure tardive de la nuit », selon une unité de lutte contre les violences domestiques. Depuis des années, des militants dénoncent aussi excisions et mariages forcés dans une société irakienne largement conservatrice et patriarcale.