La reconnaissance d’un État de Palestine avait été saluée par un tonnerre d’applaudissements à l’ONU, la montée de Benjamin Netanyahou a déclenché des huées et le départ de nombreuses délégations, dont celle de la Tunisie. Avant même que le Premier ministre israélien n’ouvre la bouche, le ton était donné, il était désavoué par une large majorité.
Son discours, d’un peu plus de trois quarts d’heures, a été celui d’un homme de guerre et non de paix, le discours d’un homme qui veut « finir le boulot » et ne présente aucune réelle vision d’avenir sinon celle d’un nouveau Moyen Orient non défini qui bénéficiera de tout ce qu’Israël, plus développé et avancé, est capable d’apporter…
Toujours soucieux des effets qu’il peut produire, de surprendre, Bibi a présenté des cartes prouvant que tous ses ennemis sont « gone », partis, éliminés et posé des questions prouvant la justesse de ses combats. Il s’est aussi adressé directement aux otages encore en vie à Gaza grâce à des hauts parleurs installés dans l’enclave et peut-être également grâce à un piratage des téléphones des Gazaouis.
Son discours n’ a été qu’une longue justification, légitimation de l’action « exemplaire » de Tsahal et d’accusations des pays européens , de leurs dirigeants « faibles » qui cèdent aux islamistes radicaux en reconnaissant l’Etat de Palestine, ce qui veut dire que « tuer des juifs paye ». « Vous avez », leur a-t-il dit « transformer le mal en bien et le bien en mal ».
Il a répété qu’il n’y aurait jamais d’Etat de Palestine et que, d’ailleurs, les Palestiniens ne veulent qu’un État qui éliminerait celui d’Israël…
Finalement rien de nouveau, que ses outrances habituelles et des affirmations qui ont pu choquer nombre de ses compatriotes qui lui reprochent de sacrifier les otages, de poursuivre une guerre qui n’a plus aucun sens.
Le Premier ministre hébreu s’est gardé d’évoquer le principal, le sujet du jour : l’annexion de la Cisjordanie que Donald Trump ne permettra pas. Les deux hommes doivent en discuter, sans doute lundi, ainsi que du nouveau plan de paix américain en 21 points. Le président américain devra préciser sa pensée car l’annexion, sans être formelle, peut être réelle sur le terrain. La formaliser, la rendre officielle irait à l’encontre de sa volonté d’étendre les accords d’Abraham et de remodeler tout le Moyen Orient. Ambition également affichée cet après-midi par Netanyahou.
Rappelons que le véritable décisionnaire est le président américain qui, seul, a les moyens de faire plier l’Israélien…