La Fondation contre le Cancer a appelé mardi à une interdiction mondiale de tous les filtres à cigarettes, estimant qu’ils représentent une source majeure de pollution, sans réduire les effets nocifs du tabac pour les fumeurs. Cet appel intervient alors que les représentants de quelque 180 pays sont actuellement réunis à Genève pour négocier un traité mondial sur la pollution plastique
L’organisation exhorte les négociateurs à inclure explicitement les filtres de cigarettes dans le texte en discussion. “Ne pas les intégrer reviendrait à ignorer l’un des plastiques à usage unique les plus jetés dans le monde”, prévient-elle dans un communiqué. “Les filtres de cigarettes en plastique doivent absolument être pris en compte dans les discussions actuelles.”
Aux côtés d’autres organisations, la Fondation plaide pour une interdiction totale de ces filtres, y compris les versions dites écologiques ou biodégradables. Elle s’appuie notamment sur l’avis du Conseil Supérieur de la Santé, qui préconisait déjà en 2023 une interdiction généralisée.
Pollueur-payeur
En parallèle, elle défend une approche fondée sur le principe du pollueur-payeur: l’industrie du tabac devrait être tenue financièrement responsable de la pollution engendrée par les filtres, ainsi que des coûts de nettoyage et d’élimination.
“Les gouvernements doivent lancer des campagnes d’information indépendantes de l’influence de l’industrie et mettre en place des systèmes obligatoires de collecte et de traitement des déchets liés au tabac”, insiste encore la Fondation.
Elle rappelle également que les filtres ont été introduits dans les années 1950 par l’industrie du tabac pour rassurer le public face aux risques de cancer du poumon. “Or, non seulement ils ne protègent pas du cancer, mais ils causent également des dommages environnementaux importants.”
Les représentants d’environ 180 pays se retrouvent mardi à Genève dans l’objectif de parvenir à un traité mondial historique contre la pollution plastique. Une avancée jugée indispensable par les experts.