Après Benjamin Netanyahou, c’est au tour de l’ambassadeur américain Charles Kushner, père du gendre de Donald Trump d’accuser la France et son président de ne pas lutter contre l’antisémitisme et même de l’alimenter en annonçant la prochaine reconnaissance d’un Etat de Palestine. Faux et « inacceptable » pour Paris, « absurde » et « obscène » selon l’ancien ambassadeur d’Israël à Paris, Elie Barnavi.
Le Quai d’Orsay reconnaît « la montée des actes antisémites en France depuis le 7 octobre 2023 » mais la déplore et affirme que les autorités françaises font preuve d’une mobilisation totale, tant ces actes sont intolérables ». La ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, invitée ce lundi de La Grande interview Europe 1-CNews, a admis que « cet été, nous avons atteint des seuils intolérables ».
Les faits sont, en effet, imparables : 1570 actes antisémites en 2024, 504 entre janvier et mai de de cette année, attaques contre les personnes, synagogue incendiée, monument taggés. Il faut cependant souligner que les chiffres sont en baisse et qu’il y a une instrumentalisation politique et une médiatisation beaucoup plus forte qu’auparavant qui sert également des agendas politiques.
L’antisémitisme qui doit être condamné et combattu avec force, comme tous les autres racismes dont « l’anti musulman » sert, pour les extrêmes, LFI et le Rassemblement national, à discréditer le gouvernement et Macron.
Charles Kushner qui met en avant le fait que « le président Trump et moi avons des enfants juifs et partageons des petits-enfants juifs » commet une lourde erreur, une faute impardonnable en écrivant qu’ « aujourd’hui, ce n’est plus possible de tergiverser : l’antisionisme, c’est l’antisémitisme, point. ». Il rejoint son autre grand ami, Netanyahou qui considère toute critique de sa politique comme une attaque antisémite, anti juive, comme une arme politique.
Si cette montée de l’antisémitisme est réelle et regrettable en France, comme dans toute l’Europe, elle est due, en grande partie, à cette attitude meurtrière et destructrice du premier ministre israélien.
A la parole de Kushner, préférons celle de l’eurodéputé français Christophe Grudler : « ce qui alimente le feu antisémite, et je sais que ce n’est pas très correct de le dire, mais ce qui alimente les thèses antisémites en France c’est notamment la politique agressive du gouvernement israélien. Le gouvernement de Netanyahou devrait, être capable de faire preuve d’empathie, tout d’abord pour les otages israéliens, car les familles attendent des efforts de diplomatie pour trouver une solution et non pas une nouvelle guerre à Gaza, et vis-à-vis des populations palestiniennes également car il y a des gens qui meurent de faim et qui meurent de la guerre. Et ce n’est pas être antisémite que de dire ça ».