Auch, Vendôme, Compiègne, Limoges, Poitiers, Charleville-Mézières, Nîmes, Béziers, etc. : depuis le début du mois d juillet, la liste des villes secouées par les violences urbaines s’allonge en France au point que les autorités et les élus parlent maintenant de « guérilla urbaine ».
On pense surtout au narcotrafic qui ne cesse de s’étendre en France comme dans toute l’Europe avec une montée en puissance et une »professionnalisation » de tous les acteurs du secteur des stupéfiants. Les lois de plus en plus répressives et complètes n’ont pas permis jusqu’à présent d’obtenir des résultats. Les politiques antidrogue ont plutôt enregistré des échecs et la cocaïne, comme d’autres produits illicites se sont « démocratisés » avec des prix en baisse.
Les chiffres ne sont pas exactement connus, mais les chiffre d’affaires de ce commerce pourraient atteindre jusqu’à 6 milliards d’euros par an avec 5 millions de consommateurs réguliers ou occasionnels et 240 000 « employés ». La drogue rapporte gros. Devant une commission d’enquête du Sénat français, Roberto Saviano, l’écrivain et journaliste italien connu pour avoir décrit et dénoncé les milieux mafieux, a indiqué que si l’on investit 1 000 euros dans des actions en Bourse, on peut escompter récupérer 1 100, voire 1 200 euros au bout d’un an, tandis que 1 000 euros investis dans le marché de la cocaïne rapportent dans le même délai plus de 180 000 euros – soit environ un million d’euros gagnés pour 5 000 euros investis.
C’est peut-être pour cela que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau évoque depuis l’automne dernier un risque de « mexicanisation » de la France. S’il exagère, 71% des Français le suivent, selon un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD dévoilé en novembre.
La guérilla urbaine qui se généralise n’est pas véritablement nouvelle et, notent policiers et politiques, elle n’est pas seulement la conséquence d’une lutte de gangs, de règlements de comptes entre trafiquants. Le maire LR de Limoges, Emile Roger Lomberti, pense, dans Le Figaro de ce jour qu’ « on va avoir des enfants-soldats dans nos cités. Il y a toute une organisation qui se fait et on a une société à côté de la société ». Il y voit la marque de l’immigration, de « l’entrisme islamiste musulman, de la propagande de désobéissance citoyenne et aussi des campagnes électorales de LFI et de la gauche ». Maire de Cannes et président de l’association des maires de France, David Lisnard renchérit : il n’y a pas que la drogue, « les violences sont liées au délitement de notre société et à l’immigration ».
Plusieurs villes, surtout de l’Île de France, ont instauré des couvre-feux pour les mineurs car les violences sont commises par des individus de plus en plus jeunes. A Poitiers, une résidente qui dit avoir dû se barricader chez elle, confie : « On s’enferme et on attend que ça se termine. Une fois, j’ai demandé aux gamins d’arrêter, ils m’ont jeté des cailloux. »