Après près de quatre semaines de tractations menées par le premier ministre Sébastien Lecornu, la France s’est dotée dimanche d’un nouveau gouvernement, le troisième en un an qui, à peine formé, est déjà sous la menace d’être renversé par les oppositions de gauche et d’extrême droite.
Un vent de fronde venait même du parti de droite Les Républicains, dont le chef, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur reconduit, s’est insurgé publiquement dans la soirée contre sa composition qui « ne reflète pas la rupture promise ».
La présidence de la République a dévoilé une liste de 18 ministres — d’autres doivent être annoncés après le discours de politique générale du premier ministre prévu mardi —, dont nombre étaient déjà présents dans le précédent gouvernement du centriste François Bayrou.
La nomination de ces 18 premiers ministres n’a pas calmé les menaces, puisque Jordan Bardella a qualifié le gouvernement de « radeau de la Méduse ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise prédit la fin de l’exécutif : « Ce cortège de revenants (…) ne tiendra pas ».
Cette première salve de noms qui constituent le gouvernement est majoritairement composée de membres du gouvernement Bayrou. Sur 18 ministres annoncés, 11 ont été reconduits. Elisabeth Borne poursuit sa mission à la tête du ministre de l’Éducation. Un temps menacé, Manuel Valls reste ministre des Outre-mer.
La droite (Républicains) garde les marocains les plus importants : Bruno Retailleau continue à l’Intérieur, Catherine Vautrin au Travail, Rachida Dati à la Culture, Annie Genevard à l’Agriculture et Philippe Tabarot aux Transports. Personne de la gauche n’obtient de ministère.
Notable, Bruno le Maire fait son grand retour. Ministre indéboulonnable durant sept à l’Economie, il reprend le ministère des Armées.
L’un des changements les plus importants de ce gouvernement concerne le ministère de l’Economie. Après Eric Lombard, c’est désormais Roland Lescure qui reprend la tête de Bercy. Macroniste de la première heure, ce député a fait un passage express au Parti socialiste en 2006 et connaît depuis 2017 les arcanes du Palais Bourbon.