L’armée israélienne a fait état vendredi de la démission de Yifat Tomer-Yerushalmi, la procureure générale militaire, dans le cadre d’une enquête concernant la fuite d’une vidéo sur des violences contre un détenu palestinien. « La procureure en chef de l’armée, la générale Yifat Tomer-Yerushalmi, a présenté ce matin sa démission au chef d’état-major » Eyal Zamir, énonce un communiqué de l’armée, sans préciser les raisons de sa démission.
L’armée fait aussi savoir que le chef d’état-major allait présenter « une liste de candidats recommandés » qui sera présentée à Israel Katz, le ministre de la défense, « en vue de la nomination d’un nouveau procureur général militaire ».
L’annonce de l’arrestation, puis l’inculpation en février de cinq soldats avaient suscité une levée de boucliers au sein de l’armée et d’une partie de la classe politique israélienne, alors qu’Israël était en pleine guerre contre le Hamas à Gaza.
Selon une copie de la lettre de démission publiée par les médias vendredi, Mme Tomer-Yerushalmi reconnaît que ses services ont diffusé la vidéo aux médias. « Tsahal [l’armée israélienne] est une armée morale et respectueuse du droit et donc même durant une guerre douloureuse (…), elle doit enquêter sur des actes illégaux », dit la procureure dans cette lettre.
Vendredi, l’armée a fait état de l’ouverture d’une enquête sur la fuite de la vidéo. Israel Katz s’est félicité de la démission de la procureure générale. « Celui qui calomnie les soldats de Tsahal n’a pas sa place dans l’armée », a-t-il dit, selon un communiqué de son bureau.
Les cinq soldats avaient été inculpés pour mauvais traitements d’un détenu palestinien en juillet 2024 dans le centre de détention de Sde Teiman, dans le sud d’Israël. Selon l’acte d’accusation, les soldats ont « agi contre le détenu avec une grande violence » et lui ont infligé « de graves blessures », parlant notamment de côtes fêlées et d’un poumon perforé, avait révélé en février l’armée.
Le centre de Sde Teiman a été aménagé dans une base militaire pour y incarcérer des Palestiniens, arrêtés notamment dans la bande de Gaza après le 7 octobre 2023. Des organisations de défense des droits des prisonniers palestiniens accusent régulièrement l’administration pénitentiaire israélienne de faire subir de mauvais traitements aux prisonniers palestiniens.
