Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et Kinshasa ont signé samedi une déclaration de principe comprenant un accord de cessez-le-feu au Qatar, saluée comme une «avancée significative» pour la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le M23, qui s’est emparé de vastes zones riches en minerais dans l’est de la RDC lors d’une offensive éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix à Washington le mois dernier.
«Les parties s’engagent à respecter leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent», et «s’abstenir de toute action susceptible d’entraver le déroulement normal du processus de cessez-le-feu», indique une déclaration de principe signée à Doha par les parties au conflit après trois mois de discussions dans l’émirat du Golfe.
La déclaration énonce l’engagement d’entamer prochainement des négociations formelles en vue d’un accord de paix global. Elle prévoit également une feuille de route pour le rétablissement de l’autorité de l’État dans l’est de la RDC une fois un accord de paix signé.
Une offensive ces derniers mois
Riche en ressources naturelles, notamment en minerais, l’Est congolais est en proie depuis plus de 30 ans à des conflits. Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée.
Ces violences ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l’ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Depuis février, le front dans l’est de la RDC s’est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla. Par le passé, ni le M23, ni les milices locales n’ont reconnu les accords de cessation des combats.
Une «avancée significative»
«Cette avancée significative marque une étape majeure dans les efforts déployés pour instaurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs», a salué dans un communiqué le président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf.
La déclaration précise que les négociations pour un accord de paix s’inscriront dans le cadre de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé fin juin à Washington, dont les dispositions doivent toutefois encore être mises en œuvre. Les parties se sont engagées à mettre en œuvre les dispositions de la déclaration «au plus tard le 29 juillet 2025», et se sont engagées à «entamer des négociations directes (…) au plus tard le 8 août 2025», précise le texte.
Une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doit avoir lieu dans les prochains mois.Partager