Aux yeux des Français, selon un sondage Odora, ils sont à peu près à égalité avec un léger avantage au sortant : chacun est soutenu par 38%, rejeté par 41% pour Macron et 48% pour Le Pen. Plus proche des Français, plus sympathique, elle fera face au « président des riches », mais elle est toujours jugée plus brutale et plus raciste (56%). Au plan des compétences, le président l’emporte, mais pas nettement. On est loin du débat de 2017.
Les sportifs le savent, le vainqueur du match aller doit toujours se méfier du retour, le vaincu a appris de ses erreurs et veut avant tout sa revanche à laquelle il s’est particulièrement préparé. C’est bien le cas de Marine Le Pen qui a changé, mûri et voudra prouver qu’elle a enfin la carrure présidentielle. Emmanuel Macron a, dans les intentions de vote, une avance qu’il devrait conserver sauf gros raté. Un duel ne peut, en effet, remettre en cause le résultat annoncé qu’en cas de dérapage irrattrapable, de bourdes. Voulant apparaître crédible, la candidate du rassemblement nationale cherchera sans doute à faire sortir son vis-à-vis de ses gonds en l’attaquant sur son mépris, son bilan, les gilets jaunes, la gestion du covid…. Le président ripostera sur la crédibilité, le maquillage de son projet mal ficelé et faussement financé.
Ces derniers jours, les proches du président se sont attachés à la démasquer ; Jean Castex, le premier ministre, a rappelé la fable de La Fontaine, le chat, la belette et le petit lapin dans laquelle Raminagrobis, « le chat faisant la chattemite, le saint homme de chat » croque la belette et le lapin. « Derrière Marine, il y a toujours Le Pen » conclut-il. Olivier Véran, la ministre de la Santé, se souvient d’une publicité : « C’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu. Mais ça n’est pas possible ».
Il en va ainsi du projet de Marine Le Pen. Sa priorité nationale, nouveau nom de la préférence nationale, poursuit le même objectif xénophobe et bien qu’elle assure qu’elle n’a rien contre eux, vise les musulmans. Un exemple : l’abattage rituel sera interdit au nom de la souffrance des animaux, donc plus de halal ni de casher sur le sol français, mais pas la tauromachie ni la chasse à courre. Et les étrangers seront exclus des logements sociaux, privés d’aides s’ils n’ont pas travaillé en continu durant cinq ans. Que doit-on en conclure ? Sur le fond, la dame aux chats reste la Marine d’il y a cinq ans. La taqîya…