L’Agence mondiale antidopage (AMA) a exigé vendredi dernier la libération immédiate de Mourad Hambli, ancien directeur général de l’Agence nationale antidopage tunisienne (ANAD), arrêté le mois dernier pour avoir appliqué une décision de non-conformité de l’AMA.
Dans un communiqué, Witold Bańka, président de l’AMA, a dénoncé cette arrestation comme une « injustice » et a demandé « l’abandon de toutes les charges » retenues contre M. Hambli. De nombreuses organisations antidopage mondiales, y compris l’Institut des ONAD, soutiennent cet appel de l’AMA, basée à Montréal.
L’affaire remonte au 30 avril, lorsque l’AMA a confirmé la non-conformité de l’ANAD avec le Code mondial antidopage, interdisant notamment de hisser le drapeau tunisien lors d’événements sportifs. Cette décision a été appliquée début mai lors du tournoi de natation Tunisian Open Masters de Radès, où le drapeau national a été recouvert.
Cet incident a déclenché une enquête ordonnée par le président Kais Saied, menant à l’arrestation de neuf suspects. À la suite de cet événement, le ministère tunisien de la Jeunesse et des Sports a limogé M. Hambli ainsi que le délégué régional de Ben Arous. Le 10 mai, le président Saied s’est rendu sur les lieux et a constaté lui-même que le drapeau était couvert.
Malgré la résolution de ce dossier de non-conformité le 15 mai, l’AMA continue de demander la libération de l’ex-patron antidopage. « Cette injustice ne doit pas perdurer. Nous ne nous arrêterons pas tant que M. Hambli n’aura pas été libéré », a insisté M. Bańka, défendant l’indépendance des agences nationales antidopage.
L’AMA a également écrit à l’ambassade de Tunisie en Suisse et à la Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève pour solliciter une réunion avec l’ambassadeur afin de discuter de cette question urgente. À ce jour, aucune réponse n’a été reçue.