L’ambassadeur de Tunisie en Suède, Riadh Bensliman, a fait polémique : il aurait fait appel à la police suédoise pour dégager la chargée des affaires consulaires rappelée en Tunisie pour fin de mission le 25 août dernier. Plusieurs personnes ont considéré qu’il s’agissait d’un dangereux précédent et que l’ambassadeur avait dépassé les limites. Ainsi l’ambassadeur de Tunisie en Suède, Riadh Bensliman, a justifié son acte dans un post sur sa page officielle.
Dans une publication Facebook du 27 août 2022, l’ambassadeur a assuré qu’il avait fait son devoir et que la fonctionnaire en question ne s’était pas conformée à ses injonctions. Elle serait coupable d’octroi de services et de traitements de faveur à certains citoyens tunisiens sollicitant les services consulaires. « Il est effroyable de voir des hommes pleurer parce que subissant des réactions brutales de la part d’un agent qui bien qu’ayant reçu plusieurs avertissements en vue de traiter nos chers concitoyens sur un pied d’égalité, s’est entêté à traiter à la carte les services rendus à nos compatriotes », a-t-il écrit.
L’ambassadeur a expliqué que ceci l’avait poussé à demander une intervention policière au sein de l’ambassade et que ceci avait eu lieu conformément à l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961. Il a évoqué l’obligation spéciale de prendre toutes les mesures appropriées afin d’empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie. Il a, aussi, mentionné l’interdiction de perquisitionner, de réquisitionner ou de saisir des locaux d’une mission diplomatique et les objets qui s’y trouvent.
Pour rappel, l’article 22 de la convention dispose ce que suit :
« 1- Les locaux de la mission sont inviolables. Il n’est pas permis aux agents de l’État accréditaire d’y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission.
2- L’État accréditaire a l’obligation spéciale de prendre toutes mesures appropriées afin d’empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie.
3- Les locaux de la mission, leur ameublement et les autres objets qui s’y trouvent, ainsi que les moyens de transport de la mission, ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition, réquisition, saisie ou mesure d’exécution. »
L’ambassadeur a, également, insisté sur son attachement au respect de la loi et des institutions de l’Etat.
