Ce n’est pas un couturier, c’est un métallurgiste ! » disait de lui Coco Chanel. Et pour cause, Paco Rabanne, dont la marque a confirmé au Point vendredi 3 février la mort à 88 ans du couturier, a introduit dès 1966 des matériaux industriels dans ses collections. À 32 ans, dans les salons de l’hôtel George-V, il présente son premier opus haute couture baptisé « Manifeste », composé de « 12 robes importables en matériaux contemporains ». Ses créations expérimentales, ornées de sequins, d’aluminium et de plaques en rhodoïd, sont portées par des mannequins aux pieds nus qui défilent au rythme saccadé du « Marteau sans maître » de Pierre Boulez – chose rare à l’heure où ce sont encore les aboyeurs qui animent les défilés de mode.
Né en 1934 à Pasaia (dans le Pays basque espagnol), le jeune Francisco Rabaneda y Cuervo (de son vrai nom) a fui la guerre civile espagnole avec sa mère – première main chez Cristobal Balenciaga, alors établi à Saint-Sébastien.
Chantre de la réincarnation, il avait eu le loisir de se reconnaître, pêle-mêle, en courtisane du roi Louis XV, en Merlin l’Enchanteur à Brocéliande, en assassin sous le règne de Toutankhamon… Celui qui affirmait sans sourciller avoir précédé le déluge en Atlantide il y a 75000 ans, prédisait que sa vie de couturier serait la dernière. Nul doute la plus tangible et la plus prolifique de ses carrières.
Autre disparition, celle de Louis Velle à 96 ans. Le doyen du cinéma français était devenu célèbre en 1973 grâce à « La Demoiselle d’Avignon » avec Marthe Keller, écrit par son épouse Frédérique Hébrard. Il avait joué avec Maurice Chevalier.
A noter aussi le décès de Jean-Pierre Jabouille l’ancien pilote automobile artisan de la première victoire de Renault en Formule 1. Il avait 80 ans.
