Un seul sujet de discussion ces jours-ci : le prix du mouton de l’Aïd el Adha. Pourra-t-on se l’offrir, quels sacrifices devrons-nous consentir pour le payer ? Moins de loisirs, de sorties, de vacances, de cadeaux pour les enfants ? Emprunter davantage ?Les prix ont follement grimpé en un an et l’inflation n’arrange rien.
En Egypte, un érudit suggère de remplacer le mouton ou le bétail par des oiseaux comme le poulet. Si certains critiquent cette proposition iconoclaste, d’autres la saluent en invoquant la hausse du coût de la vie.
Au Maroc, le hashtag “annulation de l’Aïd El-Adha” a fleuri reflétant un souci de solidarité envers les pauvres qui n’auront pas les moyens de réunir la famille pour la fête.
Les préparatifs sont aussi une lourde épreuve en Tunisie et en Algérie où les prix du mouton dépassent de loin le salaire minimum. Aux alentours de 300 euros la bête, parfois bien plus…
Des millions de moutons ont été importés sans que les prix baissent, ils engraissent parfois les intermédiaires, ce que le ministre algérien de l ’Agriculture déplore.
Près de Mahdia, un père de famille a loué un mouton pour 50 dinars afin de faire plaisir à ses enfants lors de l’Aïd. Sur les ondes de la « Radio Jawhara FM » , il a annoncé qu’il rendra le mouton à son propriétaire le jour de l’Aïd, puis achètera de la viande selon ses moyens. Une solution étrange mais sage ?
Le respect des traditions est-il si important qu’il l’emporte sur toute autre considération ? La foi du croyant dépend-elle de sa bourse, du poids du mouton ?
