Le mouvement Hamas a annoncé dimanche son intention de libérer à une date non précisée l’otage israélo-américain Edan Alexander après avoir fait état de négociations directes avec les États-Unis à Doha.
Cette annonce intervient avant la visite au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, qui doit se rendre en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis du 13 au 16 mai.
Edan Alexander, 21 ans, est le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza. Il a été enlevé alors qu’il servait dans une unité d’élite dans le sud d’Israël, lors d’une attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas.
« Edan Alexander sera libéré dans le cadre des efforts déployés en vue d’un cessez-le-feu, de l’ouverture des points de passage et de l’entrée de l’aide et des secours à notre peuple à Gaza », a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué.
Des contacts avec l’administration américaine
Il se dit « prêt à entamer immédiatement des négociations intensives en vue de parvenir à un accord définitif sur l’arrêt de la guerre, l’échange (d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens), la gestion de la bande de Gaza par un organisme indépendant (…) en plus de la reconstruction et de la fin du siège ».
Le Hamas a confirmé des contacts avec l’administration américaine, annoncés plus tôt par deux responsables du mouvement sous couvert de l’anonymat. L’un d’eux avait fait état de « progrès réalisés » notamment sur un « échange de prisonniers impliquant Edan Alexander ».
Début mars, les États-Unis ont confirmé des premiers contacts directs avec le Hamas, après consultation avec Israël. Le média américain Axios avait alors indiqué que l’envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, avait eu des entretiens directs à Doha avec le mouvement palestinien.
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza avec l’objectif déclaré d’en finir avec le Hamas et de le contraindre à libérer les otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre. Son armée interdit depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique.
Les réactions internationales
Dans une déclaration conjointe, l’Égypte et le Qatar ont salué l’annonce pour le Hamas de son intention de libérer Edan Alexander, la qualifiant de « geste de bonne volonté« . Ces deux pays servent de médiateurs dans les pourparlers entre le Hamas et Israël.
Cette libération serait « une étape encourageante vers un retour à la table des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la libération des prisonniers et des détenus, et garantir le flux sûr et sans entrave de l’aide » humanitaire dans la bande de Gaza, selon les deux pays médiateurs.
Le président américain Donald Trump a également réagi sur son réseau Truth Social, saluant une « nouvelle monumentale« . « Je suis reconnaissant envers ceux qui ont contribué à la réalisation de cette nouvelle monumentale », a-t-il déclaré. Il a ajouté espérer que la libération d’Edan Alexander soit » la première des dernières étapes nécessaires à la fin de ce conflit brutal ».
Israël prévoit toujours « une intensification des combats »
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé, lundi matin, que la libération d’Edan Alexander, un otage israélo-américain, annoncée par le Hamas ne donnerait lieu ni au cessez-le-feu dans la bande de Gaza ni à la libération de prisonniers palestiniens.
Dans un communiqué de ses services, M. Nétanyahou a, au contraire, répété que les négociations en vue d’un accord pour obtenir la libération de tous les otages encore retenus à Gaza se feraient « sous le feu » et que son pays se préparait toujours à « une intensification des combats ».
« Israël ne s’est engagé à aucun cessez-le-feu ni à aucune libération de terroristes [prisonniers palestiniens qu’il détient], mais uniquement à un couloir sécurisé permettant la libération d’Edan », a déclaré M. Nétanyahou. Selon lui, la libération attendue du seul otage vivant ayant la nationalité américaine a été rendue possible grâce à la « pression militaire » israélienne dans la bande de Gaza.
« Nous sommes au cœur de jours décisifs, au cours desquels une proposition a été présentée au Hamas permettant la libération de nos otages. Les négociations se poursuivront sous le feu, parallèlement aux préparatifs en vue d’une intensification des combats », a ajouté le chef du gouvernement israélien.