Les vingt otages israéliens vivants libérés, des prisonniers palestiniens aussi, c’était vraiment un jour de joie ce lundi du côté de Tel Aviv et de Ramallah. Un jour aussi de triomphe pour Donald Trump, auteur proclamé de ce « miracle » qui a autoglorifié son triomphe à la Knesset sous des applaudissements fournis.
Pendant une heure et dix minutes, le président américain a fait un show débridé à la Trump, s’est répété, a raconté l’histoire à sa manière, la réécrivant à son bénéfice sans oublier de taper sur Obama et Biden. Certain que personne d’autre que lui aurait pu réussir ce qu’il a accompli, c’est-à- dire faire taire les armes afin que « le soleil se lève sur une région, un pays en paix », il a évoqué un nouveau Moyen Orient riche et prospère avec à son centre l’Israël du “ seul et unique, l’extraordinaire” Benjamin Netanyahou.
Rien de bien nouveau dans ce discours trumpien. S’il fallait n’en retenir qu’une seule phrase, ce serait celle-ci : il faut maintenant « montrer que la paix est une réalité ». Toujours pas évident de passer des mots aux actes. Comment « nettoyer pour laisser place à un avenir brillant » ? Comment désarmer le Hamas ? Qui mettre à la tête de la gouvernance de transition ? Pas un mot sur le passage à la phase deux de son plan qui risque de s’avérer périlleuse.
Plus grave encore : pas de véritables allusions à la Cisjordanie, à l’avenir de la Palestine. Il a même parlé de la « terre sacrée » d’Israël en exprimant sa « reconnaissance au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Il a semblé confondre les Palestiniens avec le Hamas composé de « terroristes haineux, mauvais » qui ont mené une « attaque horrible, atroce ». Pour les Palestiniens, ce lundi ne peut être « le grand jour » loué par Trump si on les oublie, si on nie leurs droits inaliénables. Deux députés, un communiste et un palestinien l’ont dit à Trump en brandissant des pancartes évoquant le génocide et demandant de « reconnaître immédiatement la Palestine » avant d’être évacués.
Le nouveau Moyen Orient qui va vivre, comme l’Amérique, son « âge d’or » va recevoir des « sommes exceptionnelles » des immensément riches pays de l’accord d’Abraham. On aimerait savoir ce que le Soudan, et même le Maroc, peuvent donner ?
Autre chose : non M. Trump, le monde entier n’aime pas Israël à nouveau comme vous le prétendez et, ce jour, les gens n’ont pas dansé dans les rues partout dans le monde.