C’est un cas digne d’un film de science-fiction. Pour la première fois, un asticot carnivore de la mouche à vis du Nouveau Monde a été découvert chez un être humain. Le ministère de la Santé l’a annoncé ce lundi. Le patient est une personne originaire du Maryland, récemment rentrée d’un voyage au Salvador.
Le parasite en question est la larve de Cochliomyia hominivorax, une petite mouche aux reflets métalliques communément appelée lucilie bouchère en français. Mais dont le nom latin signifie littéralement “mangeuse d’homme”: alors que les larves des mouches ordinaires se nourrissent de chair morte, cet insecte pond ses œufs directement dans les tissus vivants.
Ce parasite peut déposer jusqu’à 300 œufs dans la plaie ouverte d’un mammifère, ou dans certains cas dans ses orbites ou ses muqueuses. En moins de 24 heures, les larves s’enfoncent dans la chair, parfois avec une issue fatale pour l’animal infecté. Qui peut être un humain: Cochliomyia hominivorax a été décrite pour la première fois en 1857 par un médecin français qui examinait les plaies des bagnards de l’île du Diable, en Guyane.
Ces parasites s’en prennent principalement aux bovins et aux chevaux, mais aussi aux animaux domestiques et, plus rarement, aux humains. Sans traitement, le bétail peut mourir en moins de deux semaines. Aucun vaccin n’existe contre cette horrible mouche “mangeuse d’homme”: les plaies doivent être nettoyées, désinfectées et protégées. D’autant qu’elles développent une odeur caractéristique, souvent imperceptible pour l’humain, mais qui attire d’autres mouches femelles gravides qui viennent alors pondre dans les mêmes plaies.