Insensible et arrogant, Benjamin Netanyahou fustige ceux qui le critiquent et qui sont de plus en plus nombreux. Aux Français, Britanniques et Canadiens qui, à la suite des Espagnols, des Irlandais et aussi des Italiens, l’ont sommé de mettre fin à ses « actions scandaleuses », il a répondu brutalement qu’ils offraient « une énorme récompense » au Hamas et qu’ « il s’agit d’une guerre de civilisation contre la barbarie. Israël continuera de se défendre par des moyens justes jusqu’à la victoire totale ».
Ce matin, le ministre français des Affaires étrangères a amplifié sa condamnation, affirmant que la bande de Gaza était devenue « un mouroir, pour ne pas dire un cimetière » et évoquant « une violation absolue de toutes les règles du droit international » et que « c’est contraire à la sécurité d’Israël, à laquelle la France est attachée, car qui sème la violence, récolte la violence ».
Enfin, peut-on dire, mais il faut passer au stade supérieur, des mots à l’action, de la menace de sanctions à des mesures fermes. Comme par exemple, la suspension des accords entre l’Union européenne et l’Etat hébreu. Plus facile à dire qu’à faire car les 27 de l’ UE sont attachés à la sécurité d’Israël et pas sur la même longueur d’ondes quant à l’attitude à avoir aujourd’hui. Si l’Allemagne de Friedrich Merz fait part de son « inquiétude », le nouveau chancelier, ferme soutien d’Israël avait fait part, avant son arrivée au pouvoir, de son souhait de « trouver un moyen » de recevoir Benyamin Netanyahou, en Allemagne, malgré le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), pour crimes de guerre. Et Netanyahou a effectué une visite officielle en Hongrie le mois dernier…
En élevant la voix, les Européens et Canadiens veulent se faire entendre de Trump, le seul que le Premier ministre israélien peut écouter , mais aussi encourager les israéliens en colère -et il y en a de plus en plus- à accentuer leur pression sur « Bibi ».
Ce matin, Yair Golan, chef du parti de gauche Démocrates, lors d’un entretien accordé à la chaîne publique israélienne KAN, a eu des mots extrêmement forts : « Israël est en train de suivre le chemin d’un État paria, comme l’a été l’Afrique du Sud de l’apartheid, si nous ne revenons pas à un comportement de pays sain d’esprit. Un pays équilibré ne mène pas la guerre contre des civils, ne tue pas des enfants pour le plaisir, et ne se donne pas pour objectif d’expulser des populations ». Une « calomnie sanguinaire » a rétorqué Netanyahou, les propos d’ un « terroriste » a renchéri un ministre. La majorité des opposants a dénoncé les propos contre les soldats de Tsahal.
Yair Golan a maintenu sa position, déclarant qu’ « il est temps que nous ayons une colonne vertébrale »,ajoutant que la guerre actuelle représente « la réalisation des fantasmes de Ben-Gvir et Smotrich ». Et que « Bibi » place sa survie au-dessus de tout.