Choléra, troubles dermatologiques comme la leishmaniose, diarrhées chroniques, crises d’asthme déclenchées par les tempêtes de sable: en Irak, un des cinq pays au monde les plus touchés par certains effets du changement climatique, des risques sanitaires accrus pèsent sur les populations défavorisées.
« C’est une maladie de peau, le furoncle de Bagdad », explique à l’AFP Najeh Farhane, pointant du doigt une pustule sous la bouche de sa fille Tiba, qui joue avec sa tétine.
Nom donné à la leishmaniose cutanée, cette maladie parasitaire endémique en Irak depuis des décennies est transmise par le phlébotome, une mouche des sables.
Au hameau d’Al-Zouweiya, un des fils de M. Farhane a attrapé la jaunisse et souffre aussi d’une « maladie de peau ».
« Il n’y a pas de centre médical. On n’a rien », lâche ce père de sept enfants dans la province de Diwaniya.
A la mi-septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu que « l’accès insuffisant aux soins médicaux dans les zones reculées » figurait parmi les facteurs aggravant la leishmaniose.
Après 8.000 cas recensés en 2022, l’agence onusienne notait l’apparition en 2023 d’un « premier cas » dans une province du nord « traditionnellement exempte de phlébotomes ».
Une migration qui « ne peut s’expliquer que par un changement de climat », confie à l’AFP Wael Hatahit, représentant par intérim de l’OMS en Irak.
« Historiquement, la mouche des sables n’existait pas dans le nord: les températures et l’environnement ne lui étaient pas favorables », dit-il.