L’Italie a fait part à Israël de son opposition à la nomination au poste d’ambassadeur à Rome du maire d’une des principales colonies en Cisjordanie occupée, a-t-on appris jeudi de source diplomatique. Le ministère israélien des Affaires étrangères a proposé en juillet le nom de Benny Kashriel, maire de Maale Adumim, près de Jérusalem, pour succéder à Alon Bar, un diplomate de carrière appelé à faire valoir ses droits à la retraite à l’été 2024.
Benny Kashriel, 72 ans, est maire depuis 1992 de cette colonie urbaine de près de 40.000 habitants et dirige une section locale du Likoud (droite), le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il a également présidé entre 1999 et 2001 le Conseil de Yesha, organisation représentative des colonies implantées dans les territoires palestiniens.
« Son expérience et ses compétences uniques contribueront à promouvoir la coopération entre nos deux nations sur les sujets de sécurité et de stabilité régionale, mais aussi sur l’économie et l’énergie », avait plaidé le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, en annonçant son nom.
Israël n’a pas présenté de demande officielle d’accréditation mais, depuis, les autorités italiennes ont fait passer un certain nombre de messages indiquant qu’elles jugeaient cette nomination inopportune, a indiqué une source diplomatique à l’AFP, confirmant des informations de presse.
Sollicité par l’AFP, le ministère israélien des Affaires étrangères s’est refusé à tout commentaire. L’exécutif italien de droite et d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni soutient Israël dans la guerre déclarée au Hamas dans la bande de Gaza après l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre.
Mais Rome défend également une solution à deux Etats et considère que les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 et jugées illégales par les Nations unies, sont un obstacle à la paix.
Cette solution à deux Etats, « doit être conforme aux paramètres fixés par le droit international et par les résolutions du Conseil de sécurité » des Nations unies, a répété le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, après les attaques du 7 octobre.
L’Italie, qui s’est aussi lancée dans une vaste campagne de séduction dans les pays arabes pour diversifier ses approvisionnements en énergie et matières premières après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a également appelé à plusieurs reprises son allié à « tout faire pour préserver la vie des civils » dans la bande de Gaza.