La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a annoncé mardi que l’Union européenne (UE) avait décidé de ne pas adopter de mesures punitives contre Israël pour son action militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE consacrée à cette question.
S’adressant aux journalistes à l’issue de la réunion à Bruxelles, Kallas a réitéré qu’il y avait des « signes positifs » quant à la mise en œuvre par Israël de l’accord conclu la semaine dernière avec l’UE pour accroître l’aide à Gaza, mais a déclaré que « des mesures plus concrètes » étaient nécessaires.
Israël a conclu un accord avec l’UE le 10 juillet sur une série de mesures visant à renforcer l’aide humanitaire. Ces mesures comprennent la réouverture de plusieurs couloirs humanitaires, notamment des routes traversant l’Égypte et la Jordanie, ainsi que plusieurs autres points de passage au nord et au sud de Gaza. L’accord prévoit l’entrée quotidienne d’au moins 150 camions à Gaza, soit bien moins que les 500 camions qui y entraient avant la guerre mais plus du double de la moyenne quotidienne des deux derniers mois.
« Si Israël ne met pas en œuvre les mesures promises, l’UE réexaminera les sanctions à l’encontre d’Israë » a déclaré Kallas.
Les mesures proposées par Kallas vont de la suspension totale de l’accord à la restriction des relations commerciales, en passant par des sanctions à l’encontre de ministres israéliens, l’imposition d’un embargo sur les armes et la suspension de l’exemption de visa.
Malgré la colère croissante suscitée par les ravages causés à Gaza, les États membres de l’UE restent divisés sur la question israélienne, et aucune décision significative n’a été prise à son encontre lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui s’est tenue cette semaine à Bruxelles.
« Nous garderons ces options sur la table et nous nous tiendrons prêts à agir », a insisté Kallas.
Israel satisfaite
Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a salué cette décision comme une « victoire diplomatique importante », affirmant que son ministère avait travaillé d’arrache-pied pour convaincre les 27 pays du bloc de ne pas se joindre à l’initiative lancée par l’Irlande, l’Espagne et d’autres pays.
« Action pour carence »
Devant cette inaction des Vingt-Sept États membres, l’Association des juristes pour le respect du droit international (JURDI) va déposer jeudi une « action pour carence » auprès de la Cour de justice de l’UE. Elle vise la Commission européenne et le Conseil pour leur inaction face aux crimes commis par le gouvernement Netanyahou à Gaza. Le 12 mai dernier, JURDI avait envoyé une lettre de mise en demeure aux deux institutions.