
Par Sayda BEN ZINEB
Ils étaient nombreux (journalistes, mélomanes, étudiants en musique, etc..), à se déplacer (samedi 24 septembre) jusqu’à Hammamet pour admirer l’Art dans toute sa splendeur. Un projet qui vient d’aboutir avec succès grâce à un travail d’équipe mené de main de maître par la Fondation Hasdrubal, à sa tête, Raouf Amouri, vice –Président, et Laurent Jost, violoncelliste français de renommée, et directeur musical. Un rêve devenu réalité après de nombreux mois de travail intensif et de concertation entre les parties tunisienne et française, avec l’implication du Conservatoire de musique supérieure de Paris, et de tous les conservatoires de musique dans notre pays.
Le moment venu, La magie opère dés les premières notes de musique qui étaient accompagnées d’une projection simultanée sur grand écran installé au milieu du hall, d’ouvres d’art faisant partie de la prestigieuse collection de l’Etablissement. Le tout sur fond de lumière tamisée d’un bleu qui inondait ce qui ressemblait davantage à une salle de concert qu’à un hall d’hôtel.
« Les toiles musicales d’Hasdrubal », est un spectacle onirique mariant peinture, musique et poésie, conçu et réalisé par Laurent Jost (violoncelle), et son groupe de musiciens, composé de prestigieux concertistes internationaux : Patrice Fontanarosa, (violon), Zied Zouari (violon, Gersende Mondani (violon), (violoncelle), Stéphanie Fontanarosa (piano), Jean-Cyrille Gandillet (piano), sans oublier la brillante participation d’Aida Niati, soprano au grand talent.
Quant à la prouesse technique du spectacle, elle ne pouvait pas avoir lieu sans l’habileté et le savoir -faire des techniciens tunisiens que nous félicitons de tout cœur. Il s’agissait d’équilibrer l’espace, de faire jaillir le son de partout, et de répondre aux émotions musicales et à la rythmique. A un moment donné, les artistes jouant de leurs instruments placés à l’arrière-plan de la scène, et le défilement des toiles projetées, ne faisaient qu’un seul corps. Ainsi, nous avons pu admirer des toiles signées, Néjib Belkhodja, Aly Ben Salem, Mahmoud Séhili, Lamine Sassi, Fatma Charfi, Brahim Dhahak et Armand Vergeaud, pour ne citer que ceux-ci. C’était très beau, car à la fin, on a quitté les lieux à contre- cœur, on voulait que ça continue encore et toujours.
Superbe était le jeu des musiciens. Superbe aussi était l’intermède poétique assuré par Hamma Hanachi (journaliste et poète), qui a clamé quelques extraits de son poème « Septembre » tiré de son dernier recueil « Elle ».
Saluons enfin, le choix des toiles proposées par Ridha Amouri, gestionnaire de la dite collection. Il faut dire que c’est le résultat d’une démarche d’un collectionneur averti, chargé de cette collection qui est la deuxième plus importante après celle du ministère de la Culture. Elle représente des artistes de renommée nationale et internationale ; des œuvres rarissimes emblématiques et célèbres de plasticiens tunisiens et étrangers, (irakiens et algériens en particulier). Un véritable patrimoine à sauvegarder et à valoriser dans un vrai musée.