Ouf, ce n’est pas Donald Trump qui, hier encore, se vantait en répétant pour la énième fois qu’il méritait ce Nobel de la paix : « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois. Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu ». Et il ajoutait que celle de Gaza était « la plus importante de toutes ».
Le comité Nobel a préféré distinguer Maria Corina Machado, cette femme de 58 ans, surnommée «la libératrice», qui lutte contre le régime du Vénézuélien Maduro et vit dans la clandestinité depuis sa réélection volée en juillet 2024. Son combat pour la liberté a déjà été honoré l’an dernier par le prix Vaclav Havel décerné par le Conseil de l’Europe et le prix Sakharov, plus haute distinction de l’Union européenne pour les droits humains. Ce Nobel, déclare le comité, récompense ses efforts «en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie» et assure que «Maria Corina Machado est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps». « Sous le choc » et « très reconnaissante », la lauréate a affirmé que « son peuple finira par l’emporter ».
Très politique, ce Nobel qui met en avant les droits de l’homme et la démocratie pourrait ressembler à un blâme adressé à Trump qui ne cesse d’attaquer ses opposants qualifiés d’ « ennemis » et réduit la démocratie américaine. Cependant, volontairement ou non, il valide indirectement la politique du 47 -ème président américain qui déclare que son pays est en « conflit armé » avec le Venezuela dans le cadre de sa lutte contre le trafic de drogue. Comme Mme Machado, qui est une amie de Marco Rubio, il travaille à la chute du Vénézuélien
Très politique, ce Nobel de la paix risque de ne pas faire l’unanimité car Nicolas Maduro conserve des amis. On devrait le constater ce soir au Conseil de sécurité de l’ONU réuni la demande de Caracas qui dénonce l’ « escalade des agressions » des Etats-Unis et leur déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes. Une plainte relayée par la Russie et la Chine.