Ces nouvelles révélations tombent mal pour Donald Trump, déjà empêtré dans l’affaire Epstein. Alors qu’il tente par tous les moyens de minimiser sa relation avec le financier accusé de crimes sexuels, des images compromettantes ressurgissent. Mardi 22 juillet, CNN a publié plusieurs clichés montrant Jeffrey Epstein au mariage de Trump en 1993, ainsi que des photos des deux hommes complices lors d’un défilé Victoria’s Secret en 1999.
Interrogé à ce sujet, le président a vivement réagi: «Vous plaisantez?», a-t-il lancé au téléphone avant de traiter CNN de diffuseur de «fake news»… puis de raccrocher. Mais une autre révélation vient renforcer les soupçons. Le journaliste américain Michael Wolff, auteur de plusieurs livres sur la présidence de Trump, s’est entretenu avec Epstein à de nombreuses reprises, cinq ans avant sa mort en 2019, rapporte «The Telegraph». Résultat: une centaine d’heures d’enregistrements dans lesquelles l’ancien financier se confie sur celui qu’il appellait son «meilleur ami»: Donald Trump.
«Jeffy», le meilleur ami de Trump?
Pendant des années, aucun éditeur n’a voulu toucher à cette boîte de Pandore. Mais depuis que les spéculations autour des liens Trump-Epstein refont surface, ces enregistrements audio sont devenus l’un des documents les plus recherchés des Etats-Unis, avance le «Telegraph».
Dans son podcast, Michael Wolff révèle des audios d’Epstein affirmant avoir été «le meilleur ami» de Trump pendant une décennie. «De 1988-89 à 2004, ils étaient inséparables», affirme le journaliste. Celui-ci ajoute que Trump surnommait Epstein «Jeffy». «C’étaient des types des années 80, d’une époque où l’argent pardonnait tout et où tout le monde idolâtrait quiconque en avait. Avoir de l’argent vous donnait un droit extraordinaire», commente le journaliste.
Des photos embarrassantes
Les deux hommes partageaient bien plus que des soirées mondaines. Selon Michael Wolff, ils avaient les mêmes centres d’intérêt: l’argent, le pouvoir… et une obsession commune pour les mannequins. «Ils faisaient les mêmes choses, fréquentaient souvent les mêmes femmes», raconte-t-il.
Leur amitié aurait tourné autour de Palm Beach, en Floride, où ils étaient voisins. Epstein aurait possédé une douzaine de Polaroïds montrant Trump autour de sa piscine. Ces clichés, conservés dans un coffre-fort, auraient été saisis par le FBI lors d’une perquisition en juillet 2019, affirme le journaliste.
Parmi eux, au moins deux photos montraient des jeunes femmes seins nus assises sur les genoux de Trump, se souvient-il. Et en 2002, Trump qualifiait encore Jeffrey Epstein: de «type formidable» dans un portrait du «New York Magazine». «Il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d’entre elles sont plutôt jeunes», avait-il ajouté.
La rupture et les soupçons
Mais l’amitié aurait coupé court en 2004 après une querelle immobilière. Selon Michael Wolff, Epstein en aurait conclu que c’était Trump – proche des autorités locales – qui l’avait dénoncé, ce qui a conduit à son arrestation en 2008 pour sollicitation de prostituées.
Trump, lui, affirme n’avoir jamais été proche de l’homme d’affaires déchu: «Je l’ai connu il y a 15 ans. Je n’étais pas un fan de Jeffrey Epstein», a-t-il affirmé le 12 juillet. Son directeur de la communication, Steven Cheung, martèle que Trump l’a même expulsé de son club pour comportement déplacé.
Malgré ses efforts pour faire diversion, en attaquant Barack Obama par exemple, Trump n’arrive pas à se débarrasser de l’ombre d’Epstein. Même dans son propre camp, des voix s’élèvent pour réclamer des explications. Lui qui avait promis la transparence se retrouve aujourd’hui confronté à un passé qui refait surface… comme un boomerang.