Demain soir, une dizaine d’Etats, dont la France, le Royaume Uni et le Canada auront rejoint les 148 qui reconnaissent déjà l’Etat de Palestine. Il faut être clair : cela ne changera rien à la situation des Palestiniens. Les bombes continueront de pleuvoir sur Gaza et de tuer, les colons israéliens poursuivront leurs exactions impunies en Cisjordanie. Netanyahou a réaffirmé sa volonté d’amplifier le combat contre ce qu’il considère comme une menace existentielle pour son pays.
En matière de droit international, la Palestine est déjà considérée comme un État et ces nouvelles reconnaissances ne garantissent pas qu’elle devienne membre à part entière de l’ONU car cela dépend d’un vote du Conseil de sécurité où les Etats-Unis mettraient leur veto.
Cependant, la décision de cette dizaine de pays occidentaux revêt une grande importance symbolique et aussi politique et diplomatique car elle rappelle les grands principes internationaux et la nécessité de les respecter. Au moment où Netanyahou refuse absolument un Etat palestinien sur un territoire qu’il prétend appartenir historiquement à son Etat hébreu, ces reconnaissances viennent à point nommé renforcer la solution à deux Etats qui semble s’éloigner. Elle est donc porteuse d’espoir. A condition que les problèmes – la démilitarisation du Hamas et la réforme de la gouvernance palestinienne- soient réglés le plus rapidement possible. Les Etats arabes ont un rôle à jouer.
Il est essentiel, pour la suite des événements, que des actions suivent ces reconnaissances. Pour infléchir la position israélienne, il faudra des pressions, voire des sanctions. Tout en sachant que seul, Donald Trump peut faire reculer, plier son ami Bibi. Pas gagné.