Sous les youyous et les applaudissements, des milliers de chrétiens du nord de l’Irak ont accueilli pour la première fois le « feu sacré » venu de la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem à l’occasion de la Pâque orthodoxe célébrée ce dimanche. Rassemblés au monastère syriaque orthodoxe de Mar Matta (Saint Matthieu), les habitants de la localité de Bachiqa et de la plaine de Ninive ont salué dans la nuit de samedi à dimanche l’arrivée du cierge allumé dans une lanterne, transporté par avion depuis la Jordanie, où le « feu sacré » était arrivé de Jérusalem. Au son des chants liturgiques syriaques rythmés par les « alléluia » et les cymbales stridentes, la lanterne portée par un évêque est entrée dans l’église pleine à craquer du monastère, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le secret gardé par la hiérarchie orthodoxe sur les détails de la naissance du « feu sacré » nourrit légendes et dévotions. Selon une tradition remontant au IVe siècle, le « feu sacré » descend du ciel chaque samedi précédant la Pâque orthodoxe pour apparaître au Saint-Sépulcre, où se sont déroulés la crucifixion, la mise au tombeau et la résurrection du Christ. Chaque année, un cierge allumé par la flamme est embarqué à bord d’un avion pour rallier la Grèce et les pays orthodoxes.