Plus de 750 journalistes ont signé, le 10 novembre, une lettre ouverte condamnant le meurtre de journalistes par Israël à Gaza et critiquant la couverture de la guerre par les médias occidentaux, selon le journal américain, The Washington Post.
Le journal a indiqué que plus de 750 journalistes travaillant pour des dizaines d’agences de presse ont signé une lettre ouverte condamnant le meurtre de journalistes par Israël à Gaza et critiquant la couverture médiatique occidentale de la guerre.
La pétition, mise en ligne jeudi dernier, demande qu’il soit mis fin instamment à ce qu’elle prétend être le ciblage des journalistes par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, citant la mort de dizaines de Palestiniens travaillant pour des médias étrangers au cours de la guerre.
« Israël a bloqué l’entrée de la presse étrangère, a fortement restreint les télécommunications et a bombardé les bureaux de presse », peut-on lire dans la pétition. « Une cinquantaine de sièges de médias à Gaza ont été touchés au cours du mois dernier. Tsahal a explicitement averti les salles de presse qu’elles ne pouvaient pas garantir la sécurité de leurs employés en cas de frappes aériennes.
La pétition indiquait que « les rédactions (des médias occidentaux) sont responsables du discours inhumain qui a contribué au nettoyage ethnique des Palestiniens ».
La pétition accuse les « salles de presse occidentales » d’ignorer le sort des citoyens de Gaza et de saper « les perspectives palestiniennes, arabes et musulmanes, en les rejetant comme non fiables », et affirme qu’elles « ont utilisé un langage incendiaire qui renforce les tropes islamophobes et racistes »
La pétition comprend « deux signataires de Reuters et du Los Angeles Times, du Boston Globe et du Washington Post » et, selon le journal, elle reflète les divisions et les frustrations au sein des rédactions.
Le journal a souligné que signer la pétition, pour certains journalistes, était une démarche audacieuse et même dangereuse, ajoutant que des journalistes des organisations médiatiques avaient été mis à pied parce qu’ils avaient adopté des positions politiques publiques qui pourraient les exposer à des accusations de partialité, selon le journal.
Le Washington Post souligne que de nombreux écrivains, artistes, chercheurs et universitaires ont critiqué la couverture médiatique de la guerre israélienne contre Gaza.
Les signataires de la pétition ont déclaré qu’il s’agissait d’un appel à réaffirmer leur engagement en faveur de la justice.
À son tour, Abdullah Fayyad, finaliste du prix Pulitzer en 2022, ancien membre du comité de rédaction du Boston Globe, et qui était parmi les signataires de la pétition a déclaré : » J’espère qu’après cette lettre, la culture de la peur autour de cette question sera inversée, et les décideurs, les journalistes et les rédacteurs les feront réfléchir deux fois au langage qu’ils utilisent ».
Il a souligné également que de nombreux organes de presse notent que les États-Unis ont désigné le Hamas comme un groupe terroriste, mais ne notent pas que « d’importants groupes de défense des droits de l’Homme ont qualifié Israël de régime d’apartheid ».